Organisée par Enda Énergie, les travaux de la 4e édition de la Semaine Énergie-Climat entamés depuis lundi, ont été clôturés, ce vendredi. Face à l’aggravation des dérèglements climatiques et à leurs conséquences dévastatrices, l’Afrique, bien que faiblement émettrice de gaz à effet de serre, se trouve en première ligne des impacts. La société civile, les parlementaires et les organisations non gouvernementales ont uni leurs voix pour une action concertée face à l’urgence climatique sur le continent, réclamant des pays développés le paiement de leur dette écologique.
 
Sokhna Dié Ka, représentante de l’organisation Natural Justice, a souligné l’impératif d’une collaboration étroite entre toutes les parties prenantes pour faire progresser la lutte contre le changement climatique. Elle a insisté sur le fait que la réinvention des territoires, essentielle pour l’adaptation, ne peut se faire sans l’implication active des communautés locales.
 
« Le cœur du combat, c’est de réinventer nos territoires, mais cela ne peut se faire sans les communautés. L’État seul ne peut pas y arriver », a-t-elle déclaré, soulignant la nécessité d’une mobilisation collective et inclusive. La militante a également mis en avant le rôle crucial de la société civile en tant que moteur d’initiatives et catalyseur de solutions durables, affirmant que « ce qu’il faut retenir, c’est la volonté de la société civile de travailler ensemble pour avancer sur cette problématique. Le premier élément, c’est cette volonté de collaborer»
 
Payer la dette climatique, une exigence pas une option

Une des recommandations majeures issues des discussions concerne le paiement de la dette climatique. Sokhna Dié Ka a été catégorique : les pays historiquement responsables de la pollution doivent assumer leurs responsabilités financières. Elle a évoqué un besoin mondial estimé à 1 300 milliards de dollars par an, un montant jugé indispensable pour permettre une adaptation efficace aux effets dévastateurs du changement climatique.
 
« Les pays africains vivent aujourd’hui des événements extrêmes comme les sécheresses ou les inondations, sans les moyens adéquats pour y faire face. C’est pourquoi le paiement de cette dette est une exigence légitime », a-t-elle affirmé, saluant les progrès réalisés dans la reconnaissance des pertes et dommages lors des négociations internationales.
 
Le climat, une question de droits humains fondamentaux

Au-delà des considérations financières, Sokhna Dié Ka a souligné l’importance d’aborder la question climatique sous l’angle des droits humains fondamentaux : le droit à la santé, à l’éducation et à un environnement sain. Elle a rappelé que les bouleversements climatiques bafouent les droits élémentaires des communautés.
 
« Nos communautés voient leurs droits élémentaires bafoués à cause des bouleversements climatiques. Il est impératif d’agir via le levier des droits humains pour atteindre une véritable justice climatique », a-t-elle insisté, appelant à une approche holistique de la problématique.
 
Une mobilisation parlementaire nécessaire pour un cadre légal strict

Le député Samba Dang, présent à la rencontre, a rappelé les engagements constitutionnels du Sénégal en matière d’environnement, citant l’article 25 de la Constitution qui garantit le droit à un environnement sain et la propriété des ressources naturelles au peuple. Il a cependant déploré une contradiction entre ces principes et l’exploitation actuelle des ressources, qui contribue à la dégradation environnementale. Pour le député, il est urgent de mettre en place un cadre légal strict et de faire preuve d’une réelle volonté politique pour appliquer les lois existantes.
 
« L’Assemblée nationale dispose d’une commission d’évaluation des politiques publiques. Il est temps de vérifier l’application des textes déjà votés et d’en mesurer les effets réels », a-t-il souligné, appelant à une plus grande responsabilité des institutions.
 
Une synergie d’action pour plus d’impact et une voix unie

Le parlementaire Samba Dang a fortement insisté sur la nécessité d’une action collective et coordonnée : « Que ce soit la société civile, le parlement ou l’État, nous devons avancer ensemble. Il faut plaider à une seule voix pour que les pays pollueurs assument leurs responsabilités. » Il a rappelé que les pays africains, bien que contribuant faiblement aux émissions de gaz à effet de serre, subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique.
 
« L’agriculture, l’élevage, tout notre secteur primaire est menacé. Nous sommes obligés de nous adapter, mais pour cela, il nous faut des moyens. Or, ces moyens sont détenus par les grandes puissances polluantes », a-t-il conclu, soulignant l’injustice de la situation et l’urgence d’un soutien international.
 
Un plaidoyer commun pour un avenir juste et solidaire
Ce plaidoyer commun entre la société civile et le pouvoir législatif marque une étape cruciale vers une prise de conscience élargie et une action plus efficace. Pour que l’Afrique puisse faire face à l’urgence climatique et protéger ses populations, elle doit pouvoir compter sur un soutien international concret, fondé sur le principe de responsabilité historique et de justice.

À travers ce cri de ralliement, les acteurs réunis appellent à la solidarité mondiale, à la justice climatique et à l’adaptation comme priorités absolues pour les pays du sud afin de construire un avenir plus juste et résilient pour tous.

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