Vendredi et samedi, en Afrique du Sud, des représentants de la plupart des secteurs du pays – comme un échantillon de la société sud-africaine – se sont retrouvés pour faire un état des lieux des préoccupations au sein de la population. C’était la Convention nationale, qui s’est déroulée à l’université de Pretoria, à l’initiative du président Cyril Ramaphosa, afin de « réparer les nombreuses choses cassées dans le pays ». La fin de cet événement marque le début du dialogue national, plusieurs mois où les sud-africains seront invités à échanger et se faire entendre à l’échelle locale, dans les écoles, les centres sociaux, à la maison, dans les lieux de cultes.
L’objectif, c’est d’engager le dialogue avec au moins dix millions de Sud-Africains. Un défi immense selon Yacoob Abba Omar, de l’institut stratégique Mistra : « C’est un projet ambitieux, presque un rêve, dit-il. Parce qu’en général, les dialogues sociaux réunissent les entreprises, les syndicats et le gouvernement. Là, dans le cadre d’un dialogue national, c’est plus difficile, car on veut que toute la société participe. »
Une deuxième Convention déjà prévue
L’initiative a d’ailleurs souvent été critiquée en Afrique du Sud. Beaucoup ont peur qu’après le dialogue, rien ne change. Yacoob Abba Omar rappelle qu’il « faut que l’on s’accorde sur un pacte social, et selon moi, ce pacte devra constituer notre nouveau plan de développement national. » Mais avant cela, il faut encore que les citoyens aient envie de parler, parfois d’expériences traumatisantes.
Pour la psychologue Nomfundo Mogapi, il faut donc créer un cadre d’écoute bienveillant, et s’armer de patience : « On a environ un an, c’est très bien. Si les gens ne sont pas prêts, on peut revoir notre manière d’engager le dialogue. J’aurais été très inquiète si on avait prévu un dialogue en une semaine ! » Après cette période de dialogue de six à huit mois, une deuxième Convention aura lieu dans un peu moins d’un an pour dresser le bilan de ce dialogue national, au terme de laquelle, l’idée est de faire émerger un « pacte » de solutions pour le pays.
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