« Je pensais que le ministre allait réduire les écoles privées et ouvrir davantage d’écoles publiques pour les enfants des familles démunies. Lui, il peut envoyer son enfant dans le privé mais celui qui ne le peut pas ? Son enfant devra-t-il devenir délinquant ? », dénonce Aminata, mère comorienne d’un élève.
De son côté, le ministre de l’Éducation, Bacar Mvoulana, assure qu’il ne s’agit pas de fermetures, mais de réaménagements nécessaires face aux difficultés actuelles. « L’État a une mission d’enseigner gratuitement aux enfants de 3 à 16 ans. Ce que je peux affirmer pour rassurer la population, c’est que l’on tiendra compte de leurs recommandations. On verra ensemble ce que l’on peut faire pour sauver l’école publique. Il y avait bien sûr des alternatives auxquelles on avait pensé au cas où cette situation se présentait. On a pensé à regrouper par exemple trois établissements de deux régions », explique le ministre.
Un système éducatif « dominé » par l’enseignement privé
Mais pour l’enseignant Chabane Mohamed, cette décision contredit les recommandations des Assises nationales de l’éducation du mois dernier. « Le système éducatif comorien est dominé depuis plus de deux décennies par l’enseignement privé. Ce n’est pas en fermant des établissements d’enseignement public que l’on aide l’école publique comorienne à sortir de l’impasse. Au contraire, on l’enfonce. Le risque est grand parce qu’aujourd’hui ce sont 19 collèges et cinq lycées. Mais à partir du moment où le privé continue à dominer, c’est l’école publique qui est vouée à disparaître tout simplement », regrette-t-il.
Le problème concerne surtout Grande-Comore où 80% des élèves sont inscrits dans le privé. À Anjouan, c’est l’inverse. Les écoles publiques manquent d’enseignants. Le ministère envisage donc un changement d’affectation des professeurs entre les différentes îles mais cette mesure est impopulaire chez les enseignants.
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