Pour M. Lô, la légitimité même de la rencontre est en cause. « Ce qui s’est passé n’était pas une rencontre du gouvernement. Nous avons un État organisé. Si les ministres ne peuvent pas venir, c’est Boubacar Camara, le Secrétaire général du gouvernement, qui devait prendre la place du Premier ministre, Ousmane Sonko, pour présider la rencontre », a-t-il déclaré.
Il a particulièrement pointé du doigt les absences « inexplicables » du ministre de l’Intérieur, Me Bamba Cissé, pourtant au cœur de l’actualité avec les récents déguerpissements à Dakar, et de celui de la Santé, Ibrahima Sy, dans un contexte marqué par les épidémies de Mpox et de la fièvre de la Vallée du Rift. Thierno Lô a invité le Premier ministre, s’il a entériné cette conférence, à exiger des comptes de ces « ministres fuyants ».
L’ancien ministre a également fustigé le format de l’exercice, déplorant un « copier-coller » contre-productif. « Nos autorités doivent arrêter de copier ou de faire les mêmes choses. Le pays pédale dans la choucroute. On n’avance pas, parce que les meilleures réponses et la meilleure communication qu’il faut apporter, ce sont des problèmes de mise en œuvre », a-t-il regretté.
Sur le fond, Thierno Lô a jugé les interventions peu convaincantes. Concernant l’éducation, il a estimé que le ministre « n’avait pas besoin de venir nous dire ce qu’il compte faire. Les actions sont les plus importantes ». Au sujet des inondations, il s’est interrogé : « Qu’est-ce que le ministre peut dire aux Sénégalais au moment où ces derniers pataugent dans les eaux, où dorment sous la belle étoile ? La réponse, c’était de le voir sur le terrain en train de soulager les populations avec des motos-pompes ».
Face aux dysfonctionnements notés notamment le départ express du ministre de l’Hydraulique, Cheikh Tidiane Dièye, une dizaine de minutes après son intervention, et l’absence de plusieurs têtes de ministères, Thierno Lô a conclu avec scepticisme : « Cette rencontre n’est pas une initiative du gouvernement ».
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