Ce matin du 11 octobre, le boulevard Latrille, itinéraire prévu pour la marche du « front commun », avait été placé sous haute surveillance. Au carrefour Saint-Jean, les passants ont été systématiquement contrôlés et toute tentative de regroupement, rapidement empêchée.
Plusieurs dizaines de jeunes ont été interpellés, parfois brutalement. « Je viens marcher pour la paix et je vois les corps habillés qui sont en train de prendre les enfants partout, témoigne une militante sous le choc. Celui qui vient, on le met dans le cargo. On ne peut pas marcher. »
Un autre groupe de manifestants a tenté de se remobiliser dans le quartier de Blockhaus, à quelques rues de là. Mais les forces de l’ordre sont intervenues à coups de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. « On regarde ces choses-là, la mort dans l’âme, commente un habitant proche de l’opposition. Les gens ont marché à Yopougon, une marche bien encadrée, il n’y a rien eu. Donc en termes de marche, l’opposition est très mature, qu’on laisse les gens marcher tout simplement. Ce qu’on voit là, c’est de la barbarie, c’est de la violence gratuite. »
« Manifester malgré le dispositif militaire »
Les initiateurs de la marche saluent la mobilisation des militants, tout en appelant au dialogue. « Il y a eu la volonté ferme des gens de sortir et de manifester leur mécontentement malgré ce dispositif militaire très impressionnant, a déclaré Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI. Le pouvoir roule en roue libre vers des élections qu’il pense organiser haut la main. »
De son côté, le ministre de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé, assure que les forces de l’ordre ont « fait leur travail de façon régalienne et dans le strict respect des règles ». Les personnes interpellées, prévient-il, seront traduites devant les juridictions compétentes pour répondre de leurs actes.
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