Après Praia au Cap-Vert, c’est au tour de Dakar d’accueillir la deuxième édition des Assises africaines de la démocratie, placées sous le thème : « Démocratie substantive, souveraineté et sécurité humaine ». L’événement réunit chercheurs, penseurs, acteurs de la société civile et responsables politiques pour interroger l’état et les perspectives de la démocratie sur le continent africain.
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Invitée à s’exprimer lors des débats, Ndeye Astou Ndiaye, docteure en science politique à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), a partagé une analyse sur le chemin que l’Afrique doit encore parcourir en matière de gouvernance démocratique.
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 « Mais aujourd’hui, ce qui attend l’Afrique, et ce qui est beau pour l’Afrique, c’est que l’Afrique a tout à construire. Là où on parle aujourd’hui d’essoufflement de la démocratie dans le monde occidental, en Afrique, il est question aujourd’hui d’une construction », a-t-elle déclaré.
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 Selon elle, cette dynamique de construction offre aux jeunesses africaines une opportunité unique de repenser leurs modèles sociaux, en tenant compte de la diversité des contextes africains.
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 « Il est question d’une jeunesse qui doit se repenser. Qui doit se repenser à travers son ordre social ou ses ordres sociaux. Parce qu’il est question des Afriques, de l’Afrique au pluriel, d’une Afrique hétérogène. Et donc à partir de ce moment-là , il y a beaucoup de défis qui attendent les jeunes africains, qui attendent aussi les penseurs africains. », a expliqué Mme Ndiaye.
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Le patriarcat, frein à une démocratie inclusive
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Au cœur des échanges, la question de la participation des femmes à la vie politique reste centrale. Pour la politologue, le patriarcat est l’un des principaux obstacles structurels à une démocratie inclusive.
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 « Le patriarcat est là , bien présent, et au-delà de ce que je vois là , il suffit aussi de voir ce que ça donne au niveau du gouvernement, au niveau de l’espace politique tout simplement. Très souvent, les femmes ont tendance à être stigmatisées, les paroles des femmes ne sont pas tellement prises au sérieux et je pense que ce n’est pas seulement au niveau politique que cela se manifeste, c’est quelque chose qui est aujourd’hui bien là  », a-t-elle affirmé.
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Une démocratie électorale encore incomplète
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Pour la politologue, le Sénégal reste encore dans une démocratie électorale, dominée par des rendez-vous électoraux certes réguliers, mais qui ne garantissent pas toujours une gouvernance véritablement démocratique.
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« La démocratie électorale n’est jamais assez et puis elle n’est jamais gagnée. Il faut regarder ce qui se passe aux Etats-Unis. On a toujours parlé des Etats-Unis comme un exemple de démocratie. Il suffit d’un changement de régime, d’un changement d’homme pour que tout se renverse. Et au Sénégal aussi, il ne faut pas qu’on se dise tout est gagné, on est un exemple, on est une vitrine. Rien n’est gagné, on a tout à construire, tout à refaire », a assuré Ndeye Astou Ndiaye.
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