Invité de l’émission « Le Jury du dimanche » sur iRadio, le banquier et homme politique Mbaye Dione a dressé un tableau sombre de la situation économique du Sénégal. Selon lui, de nombreux secteurs vitaux sont « en veilleuse » ou « complètement à l’arrêt », un constat qu’il attribue principalement à une mauvaise gestion et à la tension avec les bailleurs de fonds internationaux.
Â
Mbaye Dione a cité en exemple le Programme Spécial de Désenclavement (PSD), un projet de 500 milliards de francs CFA qui devait permettre la construction de 2 700 km de routes et la création de 50 000 emplois. « Ce projet est compromis alors que tout avait redémarré », a-t-il déploré. Le projet, financé par une banque anglaise, est désormais en suspens en raison des tensions entre l’État du Sénégal et le FMI.
Â
L’impact est direct sur les entreprises locales qui avaient déjà signé des contrats pour réaliser des tronçons de routes. Le même sort s’abat sur la voirie de Dakar, qui devait bénéficier de ce programme.
Â
Les difficultés ne se limitent pas aux grands chantiers routiers. Mbaye Dione a également évoqué le Programme d’Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal (PACASEN), un projet de 130 milliards de francs CFA de la Banque Mondiale. Selon lui, la deuxième phase du programme, qui devait financer des projets dans 124 agglomérations, est à l’arrêt depuis près de deux ans.
Â
De plus, il a souligné que les collectivités territoriales n’ont toujours pas reçu leurs « fonds de concours » de la part de l’État, ce qui met en péril le financement de projets locaux.
Â
Pour l’invité du JDD, ces retards et blocages sont la conséquence directe d’un manque de concertation et d’une approche erronée avec les partenaires financiers. Il estime que l’ingéniosité du gouvernement doit se manifester d’abord par la clarification de ses relations avec le FMI, afin de débloquer les financements nécessaires pour le développement du pays.
Â
Lire l’article original ici.