Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé l’arrestation de «plus de 20 journalistes internationaux» par les forces israéliennes lors de l’interception entre mercredi et jeudi d’une flottille internationale d’aide pour Gaza et exigé leur «libération immédiate».
«Arrêter les journalistes et empêcher leur travail constituent des graves entraves au droit d’informer et d’être informé. RSF dénonce l’arrestation illégale de professionnels de l’information embarqués sur ces navires afin de couvrir une opération humanitaire d’une ampleur inédite», a déclaré Martin Roux, responsable du bureau crises de RSF dans un communiqué diffusé jeudi soir.
Selon l’ONG française de défense de la liberté de la presse, une vingtaine de journalistes se trouvaient à bord parmi lesquels des journalistes de rédactions espagnoles (la chaîne Telesur et le quotidien El PaÃs), qatarienne (la chaîne Al-Jazeera), italienne (le diffuseur public RAI), turque (le média public TRT) et française (Émilien Urbach, du quotidien L’Humanité).
La flottille Global Sumud de 45 bateaux, où se trouvaient des personnalités politiques et des militants comme la Suédoise Greta Thunberg, était partie d’Espagne en septembre dans le but de briser le blocus imposé par Israël au territoire palestinien en guerre, en proie à la famine selon l’ONU.
«Une entrave inacceptable»
Mercredi soir, la Marine israélienne a commencé à intercepter les bateaux après avoir averti les équipages qu’ils entraient dans des eaux dont Israël revendique le contrôle. Plus de 400 militants à bord de 41 navires de la flottille ont été arrêtés lors d’une opération d’environ douze heures, a précisé jeudi soir un responsable israélien. «Les différentes rédactions demeurent sans nouvelles de leurs journalistes», affirme RSF.
Sans contact avec Emilien Urbach depuis «jeudi à 3 heures du matin», le syndicat SNJ-CGT de l’Humanité a dénoncé vendredi dans un communiqué «une entrave inacceptable au libre exercice du métier de journaliste». «Comme le reste des professionnels de l’information arrêtés par les forces israéliennes, le journaliste (Emilien Urbach) serait vraisemblablement retenu au port d’Ashdod, à mi-chemin entre Tel Aviv et la bande de Gaza», a ajouté RSF dans son communiqué.
Depuis le début de la guerre, la presse internationale n’est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.
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