Son petit nom est Diella, soleil en albanais. La mission de cette nouvelle ministre tout en algorithmes ? Faire rayonner la probité sur la p olitique autoritaire du Premier ministre Edi Rama, au pouvoir depuis douze ans et confirmé pour un quatrième mandat lors d’élections douteuses, en mai. De fait, la tâche paraît surhumaine, tant son Parti socialiste semble abonné aux scandales de corruption.
Sous son avatar vêtu du costume traditionnel, Diella, générée par intelligence artificielle (IA), est déjà connue des 2,7 millions d’Albanais : depuis janvier, elle les guide dans 95 % des démarches administratives dématérialisées (état civil, etc.).
Plus rapide que le plus zélé des fonctionnaires (elle a déjà délivré 37 000 documents), la nouvelle ministre serait surtout capable de sélectionner les meilleurs appels d’offres, sans se laisser appâter par des pots-de-vin. L’attribution de « chaque denier public sera parfaitement transparente », soutient Edi Rama.
80e pays le plus corrompu
Il est permis d’espérer… De douter, aussi, tant l’affairisme gangrène ce petit pays des Balkans, classé au 80e rang de l’indice de la corruption de Transparency International. Une terre bénie pour le crime organisé mondial, qui y blanchit l’argent de trafics en tous genres. Et pour le trucage des élections : Edi Rama a vu la victoire de son parti systématiquement contestée, ces dernières années, sur fond de bourrages d’urnes et d’achats massifs de voix.
Lire l’article original ici.