Le nouveau Front pour la défense de la liberté de la presse (FDLP) a organisé, ce jeudi 30 octobre, un rassemblement devant les locaux de la chaîne 7TV. Cette mobilisation intervient au lendemain de l’arrestation puis de la libération des journalistes Maïmouna Ndour Faye et Babacar Fall, interpellés dans leurs rédactions respectives à la suite de la diffusion d’une interview de Madiambal Diagne, visé par un mandat d’arrêt international.
 
Pour les professionnels des médias, cette série d’arrestations a été l’élément déclencheur pour mettre en place un mouvement unitaire pour défendre la liberté de la presse. « Aujourd’hui, c’est un moment fort parce que nous avons pu vaincre les atteintes à la liberté de la presse. Déjà hier, notre confrère Babacar Fall, qui avait été arrêté, menotté, a été libéré. Aujourd’hui, c’est au tour de notre consœur Maïmouna Ndour Faye d’être libérée à son tour et sans pour autant que nos deux confrères n’aient été incriminés par la justice », a déclaré Mamadou Ibra Kane.
 
Selon lui, ces arrestations confirment la dérive politique du pouvoir actuel. « Leur arrestation était un acte politique pour isoler la presse, parce qu’aucune loi au Sénégal n’interdit de donner la parole à quelqu’un qui est poursuivi par la justice », a-t-il affirmé. « Nous avons fait notre travail pour donner la parole à quelqu’un dont les Sénégalais voulaient écouter la version. »
 
Dans son intervention, Mamadou Ibra Kane a rappelé un précédent : « En 2023, quand l’actuel Premier ministre était dans l’opposition et qu’il s’était enfui de Dakar pour aller se réfugier en tant que fugitif à Ziguinchor, un de nos confrères, Pierre Édouard Faye, l’avait interviewé. Ce n’est pas parce que Pierre Édouard Faye était d’accord avec les thèses défendues par Ousmane Sonko. C’est ça, la démocratie. » Le journaliste a insisté sur la nécessité de défendre la pluralité du système médiatique sénégalais. « Aujourd’hui, nous avons fait reculer le pouvoir, nous avons fait reculer l’illégalité, et il faut que nous poursuivions ce combat pour qu’enfin, dans ce pays, chaque alternance ne se retourne pas contre les médias », a-t-il déclaré.
 
Au-delà de la question des arrestations, le FDLP dénonce une stratégie d’asphyxie économique des médias privés. « Le nouveau régime veut simplement la liquidation pure et simple de la presse privée. L’État du Sénégal doit de l’argent aux entreprises de presse, mais refuse de payer cet argent-là », a dénoncé Mamadou Ibra Kane. Il a également pointé du doigt le blocage de l’aide à la presse : « L’Assemblée nationale a voté deux subventions aux médias. À cause de considérations politiques, le ministre de la Communication ne veut pas les distribuer. »
 
Selon lui, les instructions données par les plus hautes autorités traduisent une volonté claire de contrôle total du paysage médiatique. « Le Premier ministre a eu l’outrecuidance de demander à tous les démembrements de l’État, ministères, agences nationales et sociétés publiques, de résilier de manière unilatérale les contrats de publicité avec la presse privée », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « D’autres actions ont été posées qui montrent que ce nouveau régime-là, comme l’a confessé le Premier ministre lors de son voyage en Chine, veut créer un parti-État. »
 
 
Face à cette situation, il appelle à la vigilance et à la mobilisation. « Un parti-État ne passera pas au Sénégal », a martelé Mamadou Ibra Kane. « Nous n’allons pas revenir sur des conquêtes démocratiques que nos anciens ont obtenues de haute lutte. La liberté de la presse et la liberté d’expression, consacrées par la Constitution du Sénégal, doivent survivre à toutes les alternances politiques. »

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