À l’occasion de l’Assemblée générale de renouvellement de l’antenne régionale du COSEF (Comité Sénégalais des Femmes) de Kolda, la présidente nationale, Seynabou Mbaye, a dressé un tableau sans concession des obstacles freinant l’accès des femmes aux postes de responsabilité au Sénégal.
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Prenant la parole devant une assemblée engagée, Madame Mbaye a attribué les blocages à des facteurs profondément ancrés dans la relation de genre, notamment dans la manière dont les filles sont éduquées dans la société sénégalaise : « On enseigne très tôt aux femmes qu’elles doivent rester derrière les hommes. »
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Elle a cité, à titre d’exemple, l’engagement politique féminin souvent réduit à un rôle d’appoint. « Trop souvent, une femme s’implique en politique uniquement pour soutenir un frère, un oncle ou un mari. Ce n’est pas une véritable prise de leadership, mais un accompagnement passif », a-t-elle regretté.
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L’analphabétisme est un autre facteur clé pointé du doigt : il installe chez certaines femmes une peur de s’exprimer ou même de postuler à des responsabilités. À cela s’ajoutent les pressions familiales, les normes sociales rigides et, surtout, une idée encore très répandue selon laquelle une fille doit très tôt vivre sous la protection d’un homme – généralement son mari.
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Cette rencontre a également été marquée par la reconduction, par acclamation et à l’unanimité, de l’ancienne députée Aiyatou Taibou Baldé à la tête du COSEF régional de Kolda. Un choix salué par Seynabou Mbaye, qui a souligné « son leadership affirmé et ses brillants résultats, qui ont permis de faire avancer la cause des femmes dans le Fouladou », des avancées confirmées par les témoignages faits à cette occasion par les bases départementales et les différentes cellules.
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Portées par cette dynamique, les femmes de la région ont réaffirmé leur engagement à poursuivre la lutte sur le terrain. Des campagnes de sensibilisation, des foras départementaux et des sessions de renforcement de capacités sont déjà annoncés. Leur objectif : transformer en profondeur les conditions de vie et d’expression des femmes, et briser définitivement les chaînes invisibles qui freinent leur émancipation.
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