Kennedy a 12 ans, le 25 juin 2024, quand il part chercher un livre d’école chez un ami. Kennedy ne rentrera jamais à la maison. Il sera touché par une balle perdue tirée par la police. « J’ai regardé une vidéo sur TikTok de quelqu’un qui transportait un corps sur une moto. Il criait : « ils ont tué un enfant ». J’ai vu ça sur le téléphone d’un ami et là, j’ai reconnu mon bébé. Une fois à l’hôpital, j’ai retrouvé mon fils dans un frigo, mort. J’ai besoin que l’on rende justice à mon bébé », explique Jacinta Nyango, sa mère.
« Du sang coulait »
Tom a perdu son frère dans les mêmes circonstances, à Githurai dans la banlieue de Nairobi, où des échauffourées avaient éclaté en marge des manifestations. Sans nouvelles pendant plusieurs jours, c’est finalement à la morgue que Tom retrouva son frère. « À la morgue, j’ai vu mon frère. Il était simplement allongé, une balle dans la tête. Du sang coulait. C’était tellement traumatisant. C’est encore très dur, surtout pour ma mère. On a tout conservé dans la maison, ses vêtements, les souvenirs. C’est très dur pour elle et pour nous », raconte-t-il.
« Justice, en vain »…
Depuis un an, les familles des victimes demandent justice, en vain. « Aucune arrestation n’a eu lieu pour le moment. L’inspection générale de la police continue d’enquêter. Nous n’avons aucune idée d’où ils en sont. On leur en parle tous les 15 jours et ils nous répondent : « soyez patients, on rassemble des preuves ». Mais ça fera bientôt un an. C’est très préoccupant pour nous », regrette Njanja Maina, leur avocate.
Pour rendre hommage aux victimes de la « Manda Maano », un rassemblement pacifique est prévu à Nairobi, le 25 juin.
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