Dr Mactar Faye, directeur exécutif de l’Association des Assureurs du Sénégal, s’est exprimé sur la fréquence des accidents sur les routes. D’après lui, les mesures prises par l’État pour faire face à la situation sont incomplètes. « Quand on prend des mesures, il y a des choses qui ne sont pas forcément prises en compte. C’est la mise en place d’un comité de suivi de ces mesures-là », a-t-il déclaré ce dimanche lors de l’émission « FACE AU JURY » sur Pressafrik.
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Selon lui, le comité de suivi fait partie des mesures à prendre. Il doit être composé d’experts afin qu’ils puissent analyser et évaluer la situation point par point. « Ça ne sert absolument à rien de prendre 50 ou 20 mesures, le suivi sera très difficile. On peut dans un premier temps se concentrer sur 3 ou 4 mesures. »
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« Avez-vous déjà entendu parler de la tenue d’un conseil interministériel sur les accidents et de la mise en place d’un comité de suivi à l’issue de ce conseil ? », s’est-il interrogé, avant de poursuivre : « Créer un comité de suivi est pourtant très facile. Il suffit de prendre des spécialistes en management de projet, car quand on arrête des mesures, c’est un projet. Eux pourront vous dire si le projet que vous voulez mettre sur pied, qui consiste à réduire les accidents, est efficace ou pas. Si ce n’est pas efficace, vous recommencez avec d’autres stratégies. Mais il n’y a pas de comité de suivi, donc personne ne peut juger ces mesures. »
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Par ailleurs, le Dr Mactar Faye a souligné qu’une des mesures qui a été validée venait de lui. « Quand je la proposais, c’était en 2004, suite à l’accident qui s’est produit à Richard Toll entre un camion de ciment et le car de Serigne Moutarda Mbacké. Il y avait 26 morts sur le coup. Lors d’une intervention que j’ai faite à l’occasion de l’anniversaire du PDS, où j’ai été invité sur le thème des accidents, j’ai dit que le constat est que la plupart des accidents, c’est-à -dire les accidents catastrophiques et mortels, se produisent la nuit entre 23 heures et 6 heures du matin. Très peu de particuliers circulent la nuit. Alors, pourquoi ne pas interdire la circulation des transports publics de voyageurs entre 22h et 6h du matin ? Comme ça, leurs conducteurs pourront se reposer et à partir de 6 heures du matin, la circulation reprend son cours normal. »
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Il a ajouté : « les chauffeurs ont laissé entendre que ce n’était pas la meilleure idée et tout le monde sait pourtant que la conduite de nuit est tellement dangereuse parce qu’il y a une monotonie. En management routier, on dit que 90 % des éléments dont on a besoin pour bien conduire sont visuels. »
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Concernant les véhicules dits Cheikhou Cherifou, pointés du doigt par les populations comme étant la cause de nombreux accidents, il a demandé à ce que l’État prenne les choses en main. Qu’il engage des spécialistes ou qu’il amène une de ces voitures dans un garage moderne pour trouver la faille. « Il faut mettre chacun à sa place. Il faut qu’il prenne des mécaniciens et des techniciens pour qu’ils nous disent ce qui ne va pas dans ces voitures. Que le gouvernement prenne juste une de ces voitures et l’envoie au labo, dans n’importe quel garage mécanique moderne. »
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