Le Tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye (dans la banlieue Dakaroise) a condamné lundi, Khalifa Ababacar Mbaye, ingénieur récidiviste, à un mois de prison ferme. L’homme de 39 ans, domicilié à Wakhinane était jugé pour « accès frauduleux au système informatique de la Sonatel, injures publiques et coups et blessures volontaires sur sa voisine ».

À la barre, Khalifa Ababacar Mbaye a reconnu les faits d’accès frauduleux au système informatique de la Sonatel, tout en niant les accusations « d’injures et de violences » sur sa voisine Diewo Sy.

Selon cette dernière, le conflit est né d’une somme de 30 000 francs CFA qu’elle lui a remise pour un branchement et un abonnement Wi-Fi. Après plusieurs semaines d’attente sans résultat, la dame a exigé le remboursement de son argent, provoquant une violente altercation entre les deux voisins, souligne le journal L’Observateur.

La plaignante a affirmé avoir été rouée de coups et traînée au sol par le prévenu, ce que ce dernier a catégoriquement nié, invoquant son état de santé fragile et une hospitalisation de 17 jours. Le juge a toutefois écarté cet argument, estimant que la maladie n’a pas empêché l’usage de violence.

Lors de son audition, Khalifa Mbaye s’est présenté comme ingénieur logisticien en informatique, titulaire d’une licence en mathématiques et actuellement doctorant à l’Université de Ziguinchor (sud).

Mais derrière ce profil académique, le tribunal a découvert un récidiviste notoire en matière de fraude informatique.

Selon la Sonatel, le mis en cause a été plusieurs fois épinglé depuis 2022 pour accès frauduleux à son réseau. À chaque fois, l’entreprise s’abstenait de le poursuivre en justice, se contentant de résilier ses abonnements successifs. A peine ses lignes coupées, Mbaye s’est réabonné sous d’autres identités, notamment celle de sa belle-sœur, Khadidiatou Gaye, pour poursuivre ses activités illégales.

Le représentant du ministère public a détaillé le mode opératoire du mis en cause. Khalifa Mbaye a souscrit des abonnements Wi-Fi à la Sonatel, parfois par l’intermédiaire de sa belle-sœur. Il a partagé ensuite la connexion avec ses voisins à l’aide de câbles Ethernet, en échange d’une rémunération. Face au juge, il a finalement reconnu les faits et admis avoir tiré profit de cette activité illicite, selon la même source.

L’avocat de la Sonatel, partie civile, a insisté sur la gravité de la récidive et le préjudice financier cumulé causé par l’entreprise, estimé à 23,7 millions de francs CFA.
Cette somme est réclamée au titre de réparation. De son côté, la défense, représentée par Me Aly Ndiaye, a rappelé que la plaignante Diewo Sy s’est désistée de sa plainte pour coups et blessures, soutenant qu’il s’agissait d’une simple dispute verbale. L’avocat a également qualifié la demande de dédommagement de la Sonatel d’« exagérée », faute de rapport technique justifiant le montant.

Après délibéré, le Tribunal des flagrants délits de Pikine-Guédiawaye a relaxé Khalifa Ababacar Mbaye du chef de mise en danger de la vie d’autrui, mais l’a reconnu coupable « d’accès frauduleux au système informatique, d’injures publiques et de coups et blessures volontaires ».

Le prévenu a été condamné à un mois de prison ferme et une amende de 500 000 francs CFA à la Sonatel à titre de dommages et intérêts, conclut le quotidien d’information.

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