Au Cameroun, le pays vote depuis ce matin 8h, heure locale, et jusqu’à ce soir 18h, pour une élection présidentielle avec 12 candidats, dont une seule femme, et un chef de l’État sortant, Paul Biya, 92 ans, dont 43 au pouvoir.
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À Douala (sud-ouest du Cameroun), capitale économique du pays, certains sont arrivés aux premières heures. « J’étais pressé de voter, explique un premier électeur rencontré. Très tôt, à 6h, je me rends au bureau. J’arrive là -bas. Je ne trouve pas mon identité. Je me rends tout juste ici, derrière le lycée. C’est là où je trouve mon identité. J’étais très content de voter ». Un deuxième, également satisfait, explique : « Ça y est, mon numéro est là : 254. Je vois ma photo. Je vais voter. » Une électrice raconte, de son côté : « Je sors de la messe et je passe directement au vote avant de rentrer chez moi. » Pareil pour une deuxième : « Je viens de l’église et nous avons prié pour la Nation afin que l’élection se passe bien. Je n’ai pas prévu de revenir, j’ai confiance dans le processus. »
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Un autre, plus prudent, prévient : « J’ai prévu de revenir ce soir pour la sauvegarde de mon vote. » Un électeur anglophone compte en faire de même : « Je vote maintenant, je vais rentrer manger et après je reviendrai ici pour voir comment se déroule le scrutin. Je me dois de revenir. »
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Une Doualaise, glisse, émue : « C’est la première fois que je vote. C’est ma première fois. C’était important pour moi de voter cette année. » Parmi les personnes rencontrées par notre envoyée spéciale à Douala, Amélie Tulet, celui-ci souligne, serein : « Quand je vois l’atmosphère, je ne trouve pas d’ambiance qui ferait peur à présent. » Et un dernier, de conclure dans un sourire : « Je suis venu malgré la pluie. C’est une grosse preuve de motivation ! »
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À la mi-journée, au collège évangélique du quartier New Bell les électeurs arrivent désormais à un rythme un peu plus soutenu qu’en matinée. Il y a dans ce centre de vote environ 25 bureaux répartis entre le rez-de-chaussée et les étages. Devant chaque bureau, un peu de monde : les rangs se forment, avec une dizaine de personnes à chaque fois. Le président d’un des bureaux estime qu’il y a un plus de monde qu’il y a sept ans à la même heure.
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Beaucoup d’électeurs, en voyant le micro de RFI, ont envie de s’exprimer, dire que ce jour de vote est important pour eux. Certains disent donc vouloir revenir à la fermeture des bureaux à 18h pour surveiller le dépouillement et le comptage des voix. Un électeur croisé par RFI disait avoir failli se décourager, car il ne trouvait pas son nom, à cause d’un problème d’orthographe. On l’a aidé à chercher liste par liste, bureau par bureau, et finalement, il a pu voter. Soulagé, pour ce soir, il dit laisser aux jeunes la surveillance du vote.
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Les opérations se déroulent normalement à Garoua
À Garoua, dans le nord du Cameroun, les bureaux de vote ont ouvert leur porte à l’heure, dans le centre-ville, rapporte notre envoyé spécial sur place, Richard Onanena. Par exemple, à l’école publique de Foulbere 1, qui regroupe une dizaine de bureaux de vote, des électeurs s’y succèdent depuis 8h, dans le calme, même si ce n’est pas encore la grande affluence. Sur place, il y a peu de représentants des partis politiques dans les bureaux de vote que RFI a pu visiter.
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À École maternelle du plateau, quartier résidentiel de Garoua, un peu plus tôt, il y avait déjà des files devant les trois bureaux de votes et là aussi tout se passait bien. Une autorité confiait à RFI que dans l’ensemble les votes se déroulent dans le calme dans la capitale de la région Nord. Plusieurs électeurs promettent de revenir l’après-midi pour assister au dépouillement.
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Hommes, femmes, jeunes : les électeurs arrivent donc de plus en plus nombreux et les fils d’attente sont de plus en visible de Roumde Adja à Djamboutou, des quartiers populaires. Traditionnellement, à Garoua, le pic est atteint entre 11h et 12h30, heure locale. Il pourrait y avoir encore plus de monde après la prière de 13h.
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Dans certains bureaux de vote comme à Roumde Adja, l’organe en charge des élections, Elecam, a disposé les cartes d’électeurs non-retirées. Les propriétaires peuvent donc les récupérer avant de voter. Et, après avoir voté, beaucoup d’électeurs restent assis devant les bureaux de vote pour, disent-ils, surveiller le scurtin.
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Dans la ville, on commence à ressentir une certaine ferveur dans les bureaux de vote. Ce qui n’est surprenant au vu de l’engouement particulier qu’il y a eu dans le Nord autour de ces élections. Même si l’ambiance dans la ville de Garoua reste calme : on voit quelques patrouilles de gendarmes qui circulent en ville.
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L’ONG camerounaise Un monde à venir, qui a déployé des centaines d’observateurs sur l’ensemble du territoire camerounais, signale de son côté que les opérations de vote se déroulent également dans le calme dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, notamment dans les grandes villes que sont Bamenda, Buea ou Limbé. L’ONG observe qu’à la mi-journée, la participation dans ces régions est plus forte que lors de la précédente élection présidentielle, en 2018.
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