Un peu plus tôt, dimanche soir, Jean-Louis Billon avait déjà adressé à Alassane Ouattara « [s]es félicitations pour sa réélection », tout en affirmant que « le processus n’a pas été exempt d’irrégularités » et pointant « un très faible taux de participation, particulièrement dans certaines régions ».
Très largement en tête dans toutes les circonscriptions
Par rapport à la précédente présidentielle, en 2020, Alassane Ouattara fait légèrement moins bien (95,31 % il y a cinq ans) et mieux qu’en 2015 (83,66 %). Ses scores frôlent les 100% dans plusieurs départements du nord du pays, comme celui de Kani (99,68 % des voix avec 99,08 % de participation). Et il est arrivé très largement en tête dans absolument toutes les circonscriptions (départements, communes, centres de vote à l’étranger).
Le taux de participation, lui, est en légère baisse, selon ces chiffres officiels – 50,10 % contre 53,90 % en 2020 et 52,86 % en 2015 – avec des scores parfois très faibles selon les zones géographiques, comme dans le département de Gagnoa (20,68 %) ou des communes d’Abidjan telles que Cocody (19,24 %).
Place désormais au Conseil constitutionnel, seul juge du scrutin, et à une période de contentieux électoral. C’est à l’issue de celle-ci que la juridiction prononcera les résultats définitifs de cette septième présidentielle depuis l’avènement du multipartisme en Côte d’Ivoire.
Le Front commun exige « de nouvelles élections crédibles »
Samedi, si l’élection s’est déroulée globalement dans le calme, des incidents ont été signalés dans 2% des lieux de vote, soit environ 200 endroits, selon un bilan des forces de l’ordre transmis à l’Agence France-Presse. Au total, dix personnes sont mortes depuis mi-octobre en marge du processus électoral, dont six avant le scrutin, selon le Conseil national des droits de l’homme (CNDH). Lundi matin, le candidat Ahoua Don Mello a déploré des « atrocités commises à Nahio », dans le département du Haut-Sassandra (centre-ouest), où deux personnes ont été tuées. En Côte d’Ivoire, les élections présidentielles ont souvent été des moments de tensions pouvant dégénérer en violences, notamment lors de la crise post-électorale de 2010-2011 ayant fait environ 3 000 morts.
Les deux principaux leaders de l’opposition, Laurent Gbagbo du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et Tidjiane Thiam du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), étaient les deux grands absents de cette présidentielle 2025. Leurs candidatures avaient été recalées par le Conseil constitutionnel.
Dans un communiqué, dimanche soir, la plateforme commune au PPA-CI et au PDCI-RDA, le Front commun, a exigé « l’organisation de nouvelles élections crédibles, transparentes, inclusives et strictement conformes à la Constitution », dénonçant une « mascarade électorale » et un « coup d’État civil ».
Lire l’article original ici.










