« Alassane Ouattara, 89,77 % ! » Et le président de la Commission électorale indépendante (CEI) annonça « le coup KO » du chef de l’État au premier tour de la présidentielle ivoirienne 2025. Même s’il s’agit encore de résultats non définitifs, celui qui dirige la Côte d’Ivoire  depuis 2011 fonce vers un quatrième mandat à la tête du pays, après ses réélections en 2015 et en 2020. Ce lundi, la CEI a en effet indiqué qu’Alassane Ouattara, 83 ans, devance très largement ses quatre adversaires : Simone Ehivet  du Mouvement des générations capables (2,42 %), Jean-Louis Billon  du Congrès démocratique (3,09 %), l’indépendant Ahoua Don Mello  (1,97 %), et Henriette Lagou  du Groupement des partis politiques pour la paix (1,15 %).

Un peu plus tôt, dimanche soir, Jean-Louis Billon avait déjà adressé à Alassane Ouattara « [s]es félicitations pour sa réélection », tout en affirmant que « le processus n’a pas été exempt d’irrégularités » et pointant « un très faible taux de participation, particulièrement dans certaines régions ».

Très largement en tête dans toutes les circonscriptions

Par rapport à la précédente présidentielle, en 2020, Alassane Ouattara fait légèrement moins bien (95,31 % il y a cinq ans) et mieux qu’en 2015 (83,66 %). Ses scores frôlent les 100% dans plusieurs départements du nord du pays, comme celui de Kani (99,68 % des voix avec 99,08 % de participation). Et il est arrivé très largement en tête dans absolument toutes les circonscriptions (départements, communes, centres de vote à l’étranger).
 
Le taux de participation, lui, est en légère baisse, selon ces chiffres officiels – 50,10 % contre 53,90 % en 2020 et 52,86 % en 2015 – avec des scores parfois très faibles selon les zones géographiques, comme dans le département de Gagnoa (20,68 %) ou des communes d’Abidjan telles que Cocody (19,24 %).
 
Place désormais au Conseil constitutionnel, seul juge du scrutin, et à une période de contentieux électoral. C’est à l’issue de celle-ci que la juridiction prononcera les résultats définitifs de cette septième présidentielle depuis l’avènement du multipartisme en Côte d’Ivoire.

Le Front commun exige « de nouvelles élections crédibles »
 

Samedi, si l’élection s’est déroulée globalement dans le calme, des incidents ont été signalés dans 2% des lieux de vote, soit environ 200 endroits, selon un bilan des forces de l’ordre transmis à l’Agence France-Presse. Au total, dix personnes sont mortes depuis mi-octobre en marge du processus électoral, dont six avant le scrutin, selon le Conseil national des droits de l’homme (CNDH). Lundi matin, le candidat Ahoua Don Mello a déploré des « atrocités commises à Nahio », dans le département du Haut-Sassandra (centre-ouest), où deux personnes ont été tuées. En Côte d’Ivoire, les élections présidentielles ont souvent été des moments de tensions pouvant dégénérer en violences, notamment lors de la crise post-électorale de 2010-2011 ayant fait environ 3 000 morts.
 
Les deux principaux leaders de l’opposition, Laurent Gbagbo du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et Tidjiane Thiam du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), étaient les deux grands absents de cette présidentielle 2025. Leurs candidatures avaient été recalées par le Conseil constitutionnel.
 
Dans un communiqué, dimanche soir, la plateforme commune au PPA-CI et au PDCI-RDA, le Front commun, a exigé « l’organisation de nouvelles élections crédibles, transparentes, inclusives et strictement conformes à la Constitution », dénonçant une « mascarade électorale » et un « coup d’État civil ».
 

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