Réunissant chercheurs, responsables institutionnels, enseignants, étudiants et partenaires internationaux, le séminaire a soulevé les problèmes récurrents de carrière, logistiques et financiers.Tout en reconnaissant la part de responsabilité des États face aux problèmes matériels et financiers, M. Guirassy a vivement interpellé l’ensemble de la société et les enseignants sur la dimension du sens du métier.
« Ce métier de l’enseignant ne peut pas être déconnecté ou ne doit pas être déconnecté de la question du sens. Et plus j’avance, plus on avance, malheureusement le constat, c’est qu’on déconnecte cette grande mission, cette noble mission de la question du sens », a-t-il déclaré. M. Guirassy a exprimé son doute quant au fait que les récents recrutés (2000 enseignants au Sénégal) soient entrés dans l’enseignement par vocation ou passion, soulignant la rupture de l’écologie du lien et du sens au sein de la « société éducative ».
Pour le ministre, le « capital spirituel » – non pas la religion, mais le « pourquoi des choses » et le sens de la mission – est essentiel pour maintenir l’engagement. Il a insisté sur le fait que la priorité donnée à l’école lors des arbitrages gouvernementaux dépend aussi de la place que la société lui accorde.
« Mon constat, c’est que tout le monde le dit dans les discours, et quand on me présente des statistiques de l’ANSD, en matière de dépense dans une famille, la dépense, l’école, occupe la 5ème place au Sénégal », a-t-il regretté.
Moustapha Mamba Guirassy a conclu en réitérant que l’enseignant est le pivot du système et que la refonte en cours au Sénégal vise justement à «renouer avec le sens » et à « replacer l’enseignant au cœur du système ».
Cheikh Faye, enseignant-chercheur à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, a présenté les résultats de son étude, qui confirment que le bas salaire, le manque de développement personnel et la lourde charge de travail (stress) sont les principaux facteurs qui poussent les enseignants à quitter la fonction. Il a souligné une forte corrélation entre l’absence de formation et le départ des enseignants, appelant l’État à doubler d’efforts en matière de formation continue et à alléger la charge de travail.
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