Boubacar Ndour, directeur des programmes du Groupe futurs médias (GFM), a franchi le pas judiciaire, en déposant une plainte formelle, par le biais de son avocat, Maitre Baboucar Cissé, auprès de la Division spéciale de la cybersécurité (DSC).
Selon des informations rapportées par Seneweb, la plainte vise des personnes, dont le membre du parti Pastef, Ibrahima Guèye de « Nay Ler » et une certaine Feuz Niang, pour des faits graves survenus sur les réseaux sociaux.
Trois profils dans le viseur
D’après les éléments révélés par Seneweb, la plainte distingue trois catégories de mis en cause : Feuz Niang, dont le numéro de téléphone est mentionné dans la plainte, accusée d’avoir envoyé des messages injurieux via WhatsApp. Ibrahima Guèye de « Nay Ler », proche du Premier ministre Ousmane Sonko, accusé d’avoir proféré des menaces directes contre GFM dans une vidéo virale. Des personnes non identifiées (x), auteurs de contenus diffamatoires circulant sur les réseaux sociaux.
Les charges retenues
Toujours selon Seneweb, Bouba Ndour invoque plusieurs articles du Code pénal dans sa plainte. Article 290 (menaces de mort) ; article 29 (menaces diverses) ; article 255 (diffusion de fausses nouvelles) ; article 258 (diffamation et injures).
Les faits reprochés à Feuz Niang
Selon la plainte, suite à un appel manqué, Feuz Niang aurait envoyé à Bouba Ndour un message vocal WhatsApp de deux minutes dans lequel elle l’aurait injurié « de bout en bout de la plus mauvaise des manières » ; aurait proféré des insultes concernant sa mère et son défunt père ; l’aurait accusé d’avoir « sexuellement abusé des jeunes filles qui participaient à l’émission ‘Sen Petit Galé' » ; aurait menacé de partager son numéro sur les réseaux sociaux ; aurait injurié et diffamé sa famille, traitant notamment son frère Youssou Ndour de « franc-maçon ».
Les accusations contre Ibrahima Guèye
Ibrahima Guèye de « Nay Ler » est accusé d’avoir réalisé « une vidéo virale diffusée sur les réseaux sociaux », dans laquelle il aurait menacé « d’attaquer et d’incendier GFM », ajoutant qu’il était prêt à « aller en prison » pour cela.
Les contenus anonymes également visés
La plainte mentionne également l’existence d’une « vidéo virale circulant sur le Net », réalisée par un individu non identifié qui accuserait Bouba Ndour d’avoir « sexuellement abusé des jeunes filles qui participaient à l’émission ‘Sen Petit Galé' » ; aurait injurié le plaignant, son frère Youssou Ndour et la télévision GFM ; aurait proféré des menaces à leur encontre.
Un argumentaire juridique détaillé
Seneweb rapporte que l’avocat de Bouba Ndour a bâti un argumentaire juridique solide. Il cite l’article 258 du Code pénal qui définit la diffamation comme « toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ».
Sur les injures, il invoque le même article qui qualifie d’injure « toute expression outrageante, tout terme de mépris relatif ou non à l’origine d’une personne ».
Sur les fausses nouvelles, il se réfère à l’article 255 qui punit « la publication, la diffusion, la divulgation ou la reproduction de nouvelles fausses » d’un emprisonnement de 1 à 3 ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 F CFA.
Sur les menaces, il cite l’article 290 qui punit les menaces d’assassinat ou d’attentat proférées par différents moyens.
Une demande d’application rigoureuse de la loi
Enfin, d’après Seneweb, Bouba Ndour justifie sa démarche par « le caractère gravissime des faits et l’ampleur du préjudice qui en résulte ». Il sollicite « une application rigoureuse de la loi pénale » contre toutes les personnes impliquées, y compris celles que l’enquête pourrait révéler.
Cette plainte illustre les tensions actuelles autour des médias et de la liberté d’expression au Sénégal ainsi que l’utilisation croissante des réseaux sociaux comme vecteur d’attaques personnelles et de désinformation.
Lire l’article original ici.