Le journaliste fait également part de la dureté de sa situation : « En raison de mon emprisonnement, je suis devenu à la fois une charge sociale et un mendiant, contraint de tendre la main pour subvenir aux plus minimes de mes besoins. » Après plus de sept ans de détention, il affirme avoir atteint « la limite au-delà de laquelle il devient impératif de mettre fin à la situation que je vis actuellement. »
La souffrance d’une détention injuste
Capain Bassène décrit les horreurs qu’il a endurées depuis son arrestation : « Depuis la nuit du 13 au 14 janvier 2018, j’ai tout vécu. Atteinte à mon honneur, à ma dignité humaine, j’ai subi et enduré toutes sortes de tortures physiques, morales, psychiques et psychologiques. J’ai été humilié de manière inimaginable. Ma présomption d’innocence a été bafouée, et j’ai subi la méchanceté humaine dans toute sa brutalité. »
Il poursuit en dénonçant la loi du plus fort et l’injustice dont il fait l’objet : « La loi du plus fort, qui, sans pitié ni scrupule, cherche à anéantir, détruire et écraser le plus faible simplement parce qu’il gêne. »
Le seul condamné de l’affaire Boffa-Bayotte
L’affaire du massacre de Boffa-Bayotte, qui s’est déroulée le 8 janvier 2018, est au cÅ“ur de son combat. Dans cette affaire, Capain Bassène est le seul à être emprisonné alors que tous les autres ont été libérés. Il se considère comme « l’agneau du sacrifice » : « Parmi les 25 personnes arrêtées, je suis le seul condamné pour complicité. Complice de qui ou de quoi ? Ils veulent prendre ma vie, ils vont la détruire. »
Il décrit sa situation comme celle d’un homme sacrifié par un système qui refuse de rendre justice : « Je suis donc l’agneau du sacrifice, que je le veuille ou non, et que vous le vouliez ou non. » Bassène exprime son désespoir quant à l’absence de soutien des organisations de défense des droits de l’homme : « Je ne peux placer aucun espoir dans les organisations de défense des droits de l’homme. Ma situation est un non-événement pour elles. Je suis un homme sans droits. »
L’appel à la fin de l’injustice
Dans un passage particulièrement poignant, il exprime la souffrance causée par sa détention prolongée : « La prison détruit l’homme et retarde tous les aspects de sa vie, surtout lorsqu’il s’agit d’une longue détention pour un crime ou délit qu’on n’a pas commis. »
Il poursuit, expliquant comment la prison a gravement affecté sa santé : « Depuis mon opération ratée pour tenter de réparer mon tympan droit, je me sens très mal. Je ne peux pas tout détailler sur mon état de santé, mais je ne me sens plus moi-même. »
En fin de compte, Capain Bassène affirme que la prison le tue à petit feu : « La longue détention te broie lentement. Pour ceux qui ne me comprennent pas, je veux dire que, persister en prison pour quelque chose qu’on n’a pas fait, c’est se détruire. »
Une décision difficile mais déterminée
Face à cette souffrance, le journaliste annonce sa décision : « J’ai décidé de mettre un terme à l’injustice que je subis depuis bientôt 8 ans. Non, je ne resterai pas à perpétuité en prison pour un crime que je n’ai pas commis. » Pour lui, cette lutte est devenue une question de survie, et il annonce l’entame d’une « diète noire illimitée » : « Je vais mener mon combat intime, mon ultime combat contre l’injustice et cette justice à deux vitesses dont je suis victime. »
Il conclut sa lettre en faisant un dernier appel à ses soutiens : « Je vous exhorte à vous préparer au pire. Je sais ce que j’endure et à quel point ma santé se détériore. Ce n’est pas une décision facile à prendre, elle n’est pas non plus facile à annoncer. Elle n’est ni agréable à entendre ni à accepter, mais c’est l’unique moyen de lutter, et je suis déterminé à aller jusqu’au bout. »
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