Ce projet prend acte des bouleversements récents dans l’environnement économique international et national, depuis l’adoption de la loi de finances initiale (LFI) 2025.
Selon le document gouvernemental, « l’économie mondiale connaît un ralentissement notable, avec une croissance révisée à la baisse à 2,3% pour 2025 et 2,4% pour 2026, selon les perspectives économiques mondiales (Banque mondiale, juin 2025) ».
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance baissière : la montée des tensions commerciales, exacerbée par les nouvelles barrières tarifaires imposées par l’administration américaine et les mesures de rétorsion des partenaires commerciaux ; des perturbations persistantes dans les chaînes d’approvisionnement mondiales ; des conditions de financement toujours contraignantes, malgré un assouplissement progressif des politiques monétaires des grandes banques centrales ; rt une « augmentation du risque de récession mondiale, dont la probabilité est passée de 17% en octobre 2024 à 30% en avril 2025 ».
À cela s’ajoute l’impact géopolitique de « la guerre entre l’Israël et l’Iran », dont les conséquences se font sentir sur les économies en développement, notamment par une baisse de la demande extérieure, une volatilité accrue des prix des matières premières et un coût élevé du financement. Le Sénégal pourrait également voir ses investissements privés fragilisés par cette instabilité.
Un cadrage macroéconomique révisé au niveau national
Sur le plan interne, le réajustement budgétaire tient compte de nouvelles données structurelles. Il s’appuie notamment sur « la publication du rapport de la Cour des Comptes qui a donné lieu notamment à l’actualisation du service de la dette en 2025 et la budgétisation à leur niveau réel des dépenses d’investissement ». Par ailleurs, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a récemment abaissé ses taux directeurs, le taux principal passant de 3,5 % à 3,25 % et le taux de prêt marginal de 5,5 % à 5,25 %.
Face à cette conjoncture, le Gouvernement a procédé à une révision de ses hypothèses macroéconomiques. Ainsi, « la croissance économique, initialement projetée à 8,8 %, est révisée à la baisse à 8,0 %, soit un ajustement de 0,8 point de pourcentage ». Cette performance reste néanmoins « la plus forte attendue en Afrique en 2025 », selon les projections, portée essentiellement par l’essor du secteur des hydrocarbures, dont la contribution reste déterminante.
La croissance hors hydrocarbures, estimée à 3,8 %, repose sur une stratégie de relance économique à court terme, ciblant des secteurs stratégiques à fort potentiel. Toutefois, le produit intérieur brut (PIB) nominal est revu à la baisse. Il s’établit désormais à « 21 690,5 milliards FCFA contre un montant de 22 597,7 milliards FCFA initialement prévu, soit une contraction de 907,2 milliards FCFA (-4,0 %) ».
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