La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est à la recherche d’un nouveau souffle, écrit notre correspondant régional, Serge Daniel. Les dossiers Mali, Niger et Burkina Faso ont contribué à diviser les pays membres de l’organisation. Il y a eu ceux qui toléraient plutôt les putschistes de ces trois pays, et ceux qui étaient pour l’application stricte des textes anti-coup d’état adoptés par la Cédéao.
Â
Une présidence en demi-teinte
À peine élu à la tête du Nigeria, le président Bola Tinubu a pris – en 2023 – à Bissau, la tête de la Cédéao. Discours anti coup d’État, promesse de faire avancer l’intégration sous régionale, dans les faits, le bilan de la présidence Bola Tinubu a plutôt été en demi-teinte. Il prônait une intervention militaire contre la junte du Niger, il a reculé. Il promettait une relance de la Cédéao, il n’a pas vraiment réussi.
Â
La veille de ce sommet d’Abuja, il a organisé une rencontre économique des pays de la sous-région. Parmi ses invités le Mali, le Niger et le Burkina. Ces trois pays ayant déjà claqué la porte de la Cédéao, ont choisi de bouder son invitation. Ce dimanche 22 juin, son successeur à la tête de la communauté sera connu. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye est fortement pressenti.
Â
La règle tacite de l’alternance
Son rival potentiel, dit notre correspondant au Nigeria, Moïse Gomis, serait le président ghanéen John Dramani Mahama. Mais une règle tacite oblige une alternance entre anglophones, francophones et lusophones. Une chose est certaine, le prochain leader des chefs d’État et de gouvernement prendra la tête d’une organisation en pleine crise de la cinquantaine. Et il devra s’impliquer personnellement pour rétablir des liens bien distendus entre les dirigeants des trois juntes sahéliennes et l’organisation.
Â
Lors des travaux, le président de la Commission, Omar Alieu Turay, devrait décrire l’avancée de la négociation en cours devant acter le départ effectif de ces trois pays de l’organisation ouest-africaine. Le compte à rebours s’accélère, la période de transition suite à leur sortie de la Cédéao se terminant le 29 juillet prochain.
Lire l’article original ici.