C’est à bord d’un avion civil qui a atterri dans un aéroport détruit, mais déjà en travaux, que le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan est arrivé à Khartoum la capitale du Soudan. Une première depuis la guerre qui avait mis l’aéroport de la capitale hors service. Rétablir ce lieu est une priorité stratégique pour les autorités soudanaises, qui, à travers une vaste opération de reconstruction de Khartoum, voudraient reprendre la souveraineté de l’État sur le pays.
Le général al-Burhan qui préside également le Conseil souverain soudanais, a affirmé qu’il était temps de passer à « une nouvelle période ». Le nouveau gouvernement soudanais, a-t-il dit, va se concentrer sur la construction d’un « nouvel état, civil et démocratique ». Le Premier ministre est « doté de vastes prorogatives pour cela », a-t-il rajouté. Le général al-Burhan a réaffirmé que son pays était victime d’un complot international. « Nous sommes capables de vaincre la milice » désignant les FSR (les forces de soutien rapides), a-t-il déclamé.
Dans la capitale, tout est en chantier : le palais présidentiel, l’aéroport, certains hôpitaux, des ministères, des ponts et des marchés. Des opérations continuent d’être menées pour neutraliser des milliers d’engins explosifs non désamorcés et pour relancer les services administratifs. Le gouvernement, actuellement basé à Port Soudan, planifie, selon les officiels, son prochain retour à Khartoum.
Principal objectif : la réhabilitation de Khartoum
Plusieurs membres du Conseil souverain soudanais apparaissent sur le terrain en train de suivre les avancements des travaux, des reportages les montrent à l’œuvre sur la télévision nationale. Ils encouragent les soudanais qui ont fui à l’étranger à revenir.
Lundi 22 juillet, un train égyptien mis à disposition a transporté près de 1 000 réfugiés du Caire à Khartoum. Selon les autorités égyptiennes, plus de 1 500 000 soudanais se sont réfugiés en Égypte depuis le début de la guerre. Ce retour est encouragé et salué par le pouvoir des deux pays, et organisé en coordination avec l’ambassade du Soudan au Caire.
Le gouvernement estime que la reconstruction coûtera au pays 700 milliards de dollars, dont près de la moitié seront consacrés à la capitale. Il y aurait 11 milliards de pertes dans le secteur de la santé alors que 80% des hôpitaux sont à l’arrêt selon l’OMS (l’Organisation mondiale de la Santé) et Médecins sans frontières.
Par ailleurs, le pouvoir a demandé à toutes les formations militaires de quitter la capitale, y compris celles alliées à l’armée. Certains membres de ces formations sont impliqués dans des pillages à Omdourman. Mais cette décision a suscité l’étonnement. Plusieurs dirigeants de ces formations alliées à l’armée ont montré leur indignation. La police soudanaise, sur ordre du nouveau ministre de l’Intérieur, prépare son retour dans les rues de la capitale.
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