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« Nous avons accepté le retrait de l’armée d’El-Fasher vers un lieu plus sûr », a déclaré le général al-Burhan dans un discours diffusé à la télévision nationale, en affirmant que son camp « se vengera » et se battra « jusqu’à purifier cette terre ».
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Depuis les premières heures de ce lundi, sur Telegram, les FSR ont posté des vidéos de leurs soldats posant devant le quartier général de la sixième division d’infanterie de l’armée, abandonnée dimanche par ses soldats. Sur le réseau social X, le gouverneur du Darfour, nommé par l’Alliance Tasis – l’alliance loyale aux FSR qui a formé un gouvernement parallèle à celui de Port-Soudan cette année –, se réjouit de la « libération d’El-Fasher ».
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L’armée était d’abord restée silencieuse, avant la reconnaissance ce soir par le général al-Burhan de la chute de El-Fasher. Le ministre de l’Information avait publié un communiqué lundi matin, pour louer la « détermination » des soldats soudanais qui continuaient de « repousser » l’offensive des FSR sur El-Fasher. Les comités civils de résistance, quant à eux, assuraient que la ville ne se rendrait pas aux paramilitaires.
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Le gouverneur du Darfour du Nord appelle à « la protection des civils »
Quoi qu’il en soit, la situation humanitaire risque encore de se dégrader. Après 18 mois de siège dans une situation de famine, la population d’El-Fasher se retrouve au cÅ“ur des combats. Mini Minawi, le gouverneur du Darfour du Nord, nommé par l’armée, demande sur son compte X, « la protection des civils », ce que les FSR ont promis d’assurer dans leur dernier communiqué.
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D’après l’ONG Solidarités International, quatre camions des FSR sont arrivés dimanche soir à Tawila, à soixante kilomètres d’El-Fasher, transportant entre 200 et 400 personnes. Ces déplacés se trouvent dans un état de santé grave, ils sont malnutris et déshydratés. Depuis avril, plus d’un demi-million de déplacés ont rejoint Tawila.
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L’ONU déplore une « terrible escalade du conflit »
La situation humanitaire au Darfour inquiète le chef de l’ONU qui déplore une « terrible escalade du conflit » et les appels internationaux se multiplient pour permettre un accès humanitaire aux civils qui cherchent à quitter la ville…
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« Cela représente une terrible escalade du conflit », a réagi ce lundi Antonio Guterres en réponse à une question de l’AFP lors d’une conférence de presse à Kuala Lumpur, la capitale malaisienne.
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Antonio Guterres appelle les pays qui fournissent des armes aux belligérants d’y mettre un terme : « Je pense qu’il est grand temps que la communauté internationale dise clairement à tous les pays qui interviennent dans cette guerre et qui fournissent des armes aux belligérants d’y mettre un terme. Car le niveau de souffrance que nous constatons au Soudan est insupportable », a-t-il souligné.
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Le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a demandé un passage sûr pour les civils alors que les voies d’évacuation sont coupées : « Des centaines de milliers de civils sont piégés et terrifiés – bombardés, affamés, et sans accès à la nourriture, aux soins ou à la sécurité », a-t-il déclaré. De leur côté, le réseau des médecins du Soudan a dénoncé une nouvelle fois les exactions qui touchent le corps médical à El-Fasher.
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« Risque de violations et d’atrocités à grande échelle motivées par des raisons ethniques »
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a averti lundi que la ville d’El-Fasher était dans une « situation extrêmement précaire », avec un risque croissant de « violations et d’atrocités motivées par des raisons ethniques ».
« Le risque de violations et d’atrocités à grande échelle motivées par des raisons ethniques à El-Fasher augmente chaque jour », a déclaré Volker Türk dans un communiqué, appelant à « une action urgente et concrète (…) pour garantir la protection des civils à El-Fasher et un passage sûr pour ceux qui tentent de rejoindre un lieu relativement sûr ».
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Le seul hôpital de El-Fasher bombardé dimanche
L’inquiétude est d’autant plus forte que le seul hôpital qui fonctionne encore à El-Fasher a été bombardé dimanche. « Un crime de guerre », dénonce auprès de RFI par Tasneem al-Amin, l’une des porte-paroles du réseau des médecins du Soudan.
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