Les appels au cessez-le-feu lancés par Washington sont restés lettre morte. Les combats se poursuivent à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, malgré l’accord de principe des deux parties pour une rencontre obtenu par Donald Trump lors d’échanges téléphoniques.
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« C’est une bonne nouvelle pour les soldats et le peuple des deux pays », s’était pourtant félicité le Premier ministre cambodgien Hun Manet. Mais ce dimanche matin, l’artillerie lourde a encore résonné, notamment dans la province thaïlandaise de Surin. Plusieurs photos diffusées par les médias locaux montrent des habitations civiles endommagées par des tirs d’obus, rapporte notre correspondant à Bangkok Valentin Cebron.
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Promesses de dialogue
La veille, Donald Trump s’était positionné en médiateur : il a menacé samedi 26 juillet de suspendre les négociations sur les tarifs douaniers en cours avec les deux pays, en mauvaise posture économique, si les violences ne cessaient pas. Toute reprise des négociations douanières « semble inappropriée tant que les combats n’auront pas cessé », a-t-il déclaré sur son réseau Truth Social.
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Côté thaïlandais, le gouvernement dit « accepter en principe un cessez-le-feu », tout en exigeant « une intention sincère du côté cambodgien ». Bangkok continue de plaider pour un dialogue bilatéral avec le Cambodge afin de trouver une issue au conflit. Phnom Penh, de son côté, réclame « un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel ».
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Seulement, les accusations mutuelles persistent. Le ministère cambodgien de la Défense a accusé l’armée thaïlandaise d’avoir lancé des « actes d’agression délibérés et coordonnés » samedi à l’aube contre deux temples contestés au nord-ouest. Selon une porte-parole du ministère, son voisin use de « mensonges et faux prétextes » pour justifier l’« invasion illégale » du territoire khmer. La Thaïlande dénonce pour sa part des tirs cambodgiens visant des maisons de civils dans la province de Surin et accuse l’autre camp de violer le droit humanitaire.
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Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit quant à lui prêt à « contribuer à tout effort visant à un règlement pacifique du conflit ». Il exhorte les deux parties à conclure « immédiatement » un cessez-le-feu et à « régler tout différend par le dialogue ».
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Le bilan humain dépasse désormais celui du dernier conflit frontalier majeur entre les deux pays, entre 2008 et 2011. Le Cambodge fait état de 13 morts, dont cinq militaires. La Thaïlande annonce 21 morts, dont huit soldats.
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Plus de 138 000 Thaïlandais et 80 000 Cambodgiens ont fui les zones frontalières. Les combats se sont étendus sur plusieurs fronts, parfois distants de plusieurs centaines de kilomètres, depuis la province thaïlandaise de Trat jusqu’au nord-ouest du Cambodge, autour de temples disputés depuis l’époque coloniale.
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