Concernant la reddition des comptes, Thierno Lô a estimé que l’incarcération de l’ancien ministre Mansour Faye était « arbitraire ». « Je savais que s’il se présentait devant le juge, il allait être libéré parce qu’il était dans la légalité. Il est parti d’un décret, il a fait un appel. On l’a mis en prison juste parce qu’il est le beau-frère de l’ancien président Macky Sall », a-t-il affirmé.
Et de poursuivre : « Le problème que nous avons actuellement au Sénégal, c’est qu’il y a une partie de justice revancharde ».
Sur la proposition d’un dialogue national sur les questions juridiques, l’ancien ministre s’est montré sceptique, déclarant que les Sénégalais « en ont marre des dialogues et des forums qui ne servent à rien », leurs conclusions restant souvent « dans les tiroirs ».
Madiambal Diagne : une « fuite » qui serait une stratégie de défense
Thierno Lô a particulièrement insisté sur l’affaire Madiambal Diagne, apportant un soutien argumenté à celui que beaucoup présentent comme un fuyard. « On dit qu’il a fui, mais moi je ne considère pas ça comme une fuite. Pour moi, c’est une stratégie pour préparer sa défense », a-t-il déclaré, justifiant son propos.
Selon lui, Madiambal Diagne est parti en France pour mettre en sécurité des preuves et organiser sa riposte. « Madiambal dit qu’il détient des documents et il défie constamment le Premier ministre Ousmane Sonko. Il parle toujours du protocole du Cap Manuel, il dit qu’il a le dossier sur l’affaire Adji Sarr, le patrimoine bâti, le patrimoine du Premier ministre. Il a aussi dit qu’il détient une masse d’information car il était dans le système. Si tout ça est avéré, son départ n’est rien d’autre qu’une démarche pour préserver ces documents et préparer sa défense », a analysé Thierno Lô.
Il a même annoncé la méthode que ce dernier adopterait à son retour : « Si c’est le Madiambal que je connais, quand il atterrira au Sénégal, il va venir avec un pôle d’avocats et avec la presse étrangère pour se battre. »
Enfin, Thierno Lô a estimé que le Sénégal ne souffrait pas d’un problème structurel, mais d’un déficit de ressources humaines. « Nous n’avons ni un problème de texte, ni un problème de système. Nous avons un problème d’animateurs des systèmes. […] Si on prenait les gens d’ici et les amenait en France et vice versa, d’ici deux ans la France serait un pays sous-développé et le Sénégal un pays développé. C’est un problème de personnes, mais pas de système », a-t-il conclu.
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