L’incident s’est produit à 20h37, heure locale (18h37 GMT), dans la zone sous juridiction de la garde-frontière polonaise à Narewka, dans le nord-est de la Pologne.
Le major Blazej Lukaszewski, du groupe d’intervention de Podlaskie, a déclaré : « Conformément aux procédures en vigueur, les soldats ont eu recours à des mesures de coercition directe, notamment à des armes à feu à canon lisse. »
« Ces actions ont été prises face au non-respect des consignes et visaient à assurer la sécurité des soldats tout en contrant le comportement agressif des migrants. »
« Les migrants détenus ont franchi la frontière illégalement, en un lieu non autorisé, ce qui constitue un délit », indique le communiqué de l’armée.
Cinq migrants ont été remis à la garde-frontière. Aucun soldat n’a été blessé.
Un migrant soudanais a été transporté à l’hôpital d’urgence de Hajnowka, à 20 km de la frontière, avec une blessure par balle au niveau de la cuisse, causée par un projectile en caoutchouc tiré par arme à feu à canon lisse. Son pronostic vital n’est pas engagé, précise l’armée.
Face à la crise migratoire persistante et à la multiplication des incidents agressifs à la frontière polono-biélorusse, l’armée polonaise appelle au soutien des soldats et agents de la garde-frontière engagés pour protéger la sécurité du pays.
La semaine dernière, les forces frontalières polonaises avaient été prises pour cible par des jets de bouteilles, dont des cocktails Molotov.
Varsovie accuse le Bélarus et son allié russe d’orchestrer une crise migratoire pour déstabiliser la Pologne et l’Union européenne, en facilitant le passage illégal de migrants originaires du Moyen-Orient et d’Afrique depuis mi-2021 via les zones forestières et marécageuses du nord-est polonais.
En juillet 2024, le parlement polonais a adopté une loi retirant la responsabilité pénale aux agents armés intervenant à la frontière orientale. Cette décision faisait suite à deux incidents, dont la mort d’un soldat poignardé par un migrant en juin 2024.
Le mois dernier, un soldat de 25 ans a été inculpé pour usage excessif de la force après avoir tiré à plusieurs reprises sur un groupe de migrants près du village de Dubicze Cerkiewne. Il risque jusqu’à trois ans de prison.
Le ministre polonais de l’Intérieur, Tomasz Siemoniak, a déclaré, lundi, lors d’une visite à la frontière polono-biélorusse avec son homologue allemand Alexander Dobrindt, que les efforts pour freiner l’immigration illégale devaient se concentrer sur les frontières extérieures de l’UE.
La Pologne accuse l’Allemagne de renvoyer des migrants vers son territoire après leur passage outre-Rhin, ce qui a récemment exacerbé les tensions à la frontière germano-polonaise.
La Pologne a investi 2,6 milliards de zlotys (environ 600 millions d’euros) et déployé 11 000 gardes-frontières et soldats le long de sa frontière orientale.
Un mur électronique et une clôture en acier de 5,5 mètres de haut s’étendent sur 186 km dans la région de Podlaskie, complétés par une barrière équipée de capteurs sur 206 km.
Varsovie a également suspendu les demandes d’asile depuis mars.
Le ministre allemand Alexander Dobrindt a exprimé son soutien aux mesures frontalières polonaises, notamment aux contrôles temporaires instaurés avec la Lituanie et l’Allemagne.
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