Un camouflet humiliant vient de mettre à rude épreuve la machine diplomatique sénégalaise qui jadis faisait la pluie et le beau temps sous les tropiques à la mesure de notre prestige diplomatique et du statut subliminal de nos représentants au niveau international.

Mais tout démontre que la réalité demeure toute autre avec la débâcle d’Amadou Hott à l’élection de la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) avec ce piètre score de 3,55 % des voix au dernier tour du scrutin qui doit nous rendre à l’évidence que le candidat sénégalais a essuyé l’une des défaites les plus déshonorantes de l’histoire de l’institution.

Pour s’en tenir au résultat, Il convient de rappeler que Sidi Ould Tah, patron de la Banque arabe de développement (BADEA), l’a emporté majestueusement avec plus de 76 % des suffrages. En face, Amadou Hott a difficilement recueilli 3,55 %, comble de l’humiliation poussée à son paroxysme.

Même la candidate sud-africaine Swazi Tshabalala (5,9 %) et le Tchadien Mahamat Abbas Tolli (0,88 %) éliminés dès les premiers tours auront réussi à ne pas finir derniers.

En faisant un tour d’horizon de cette gifle de M. Hott qui passe sous les fourches caudine, il conviendrait de mettre sur la balance l’isolement de son pays sur l’échiquier continental. Le Senegal sous le prisme d’un isolement diplomatique aux antipodes de la tradition qui voudrait que tous les pays frères fassent bloc derrière un candidat de la sous-région laisse à désirer à telle enseigne que nous nous sommes retrouvé sans alliés et nombreux sont les pays qui ont soutenu sans détours Sidi Ould Tah, en ne lésinant aucunement sur les leviers des partenaires en faveur du Mauritanien. Autrement dit, le volte face de la Côte d’Ivoire , poids lourd de l’UEMOA et le soutien des réseaux saoudiens ont mis à rude épreuve les chances de Mr Hott achevée par ce lâchage en rase campagne.

Pour tout dire, l’on se pose la question de savoir si le Sénégal fait toujours rêver ?

Cet état de fait demeure l’épilogue d’une perception mise en avant d’un Sénégal synonyme de chaos budgétaire, de crise politique par ricochet, d’une dégringolade annoncée dès l’arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe qui nous a fait subir les assauts d’une influence tombée quasiment à zéro.

l’ouverture de la boîte de Pandore des finances publiques a consacré également à la dégradation de la note Sénégalaise de B1 à B3  soit de deux crans d’un coup, du déjà spéculatif à hautement risqué qui a brisé les rapports de confiance avec un certain nombre de partenaires Stratégiques.

Et pour imprimer le contraste actuel avec un passé assez glorieux, il suffit de regarder dans le rétroviseur pour se rappeler que depuis la nuit des temps notre pays a su se faire un nom respecté dans le concert des nations en étant une voix africaine influente à l’ONU et à l’OUA. Les grandes figures de stature internationale à l’image de Jacques Diouf, ancien ambassadeur, qui a dirigé avec brio l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) de 1994 à 2011. Dans le domaine financier, le Sénégal a donné un président à la BAD : Babacar Ndiaye a occupé ce poste de 1985 à 1995, jouant un rôle clé dans le rayonnement international de la banque.

Sur le plan des mines l’on se rappelle de feu Moussa Dieng premier ingénieur hydro géologue du Sénégal sorti de l’école des mines de Paris et qui a siégé au Bureau de recherche géologique et minière. Les nom ne manquent pas et l’on pourrait dire que ce prestigieux passé imprime un véritable contraste avec la situation actuelle sur le plan diplomatique.

Vivement pour le Sénégal dans son ensemble que le savoir, l’efficacité et l’efficience finisse par l’emporter sur l’ignorance afin que notre grand petit pays retrouve sa noblesse qui fut la sienne.

Abdoulaye Fatim Dieng
Expert en finance

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