Le MFB, le discret Cheikh Diba, accuse l’agence Moody’s de s’être rendue coupable d’une notation « biaisée ». On ne sait pas s’il a tort ou s’il a raison en protestant ainsi contre la dégradation de la note du Sénégal de B3 à Caa1 avec perspective négative. On peut aussi dire que le gouvernement sénégalais verse dans une « TRANSPARENCE BIAISÉE », en annonçant que son APE, du 18 septembre au 10 octobre, a été couronné de succès, avec 450 MILLIARDS de FCFA obtenus sur le marché sous régional sur un besoin initial de 300 MILLIARDS.
Une transparence biaisée et à minima, puisque le MFB ne nous édifie pas sur le profils des prêteurs (quelle part pour les #DiasporaBonds ?). Très important au regard du grand bruit suscité par cette option annoncée urbi et orbi, tel un Pape sur la place Saint-Pierre, par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Il ne dit pas non plus à quel taux il a emprunté les 300 ou 450 milliards et quelle est la destination de cet énième endettement. Pour rembourser la dette déjà lourde ? Pour payer les salaires et entretenir le train de vie très dépensier de l’Etat ? Quelle part est réservée au fonctionnement et quelle part à l’investissement ?
QUESTIONS LÉGITIMES QUAND ON SAIT QUE L’ETAT-PASTEF EST TRÈS PEU PORTÉ SUR L’INVESTISSEMENT DEPUIS SON INSTALLATION !!!
De plus, en cette période de cherté du coût de la vie, de maladies ravageuses (FVR et MPOX), d’inondations handicapantes et de routes en très mauvais état, il serait intéressant que le tandem Diomaye-Sonko nous dise ce qu’il a fait ou compte faire avec tout ces argent qu’il emprunte.
COMMUNIQUÉ ET COMMUNICATION
« Les ressources mobilisées s’inscrivent dans le cadre de la couverture du besoin de financement, conformément à l’autorisation parlementaire pour faire face aux engagements financiers de l’Etat ». Un extrait du communiqué du MFB qui en dit long sur le JEU DE CACHE-CACHE DU POUVOIR : quels sont ces « engagements financiers de l’Etat » autorisés par l’Assemblée ? Le Premier ministre ou le MFB doit alors être étendu par les députés.
450 MILLIARDS SUR UN BESOIN DE 300 MILLIARDS
L’argentier de l’Etat se réjouit d’un objectif couvert de plus de 150%. UNE APPROCHE COMMUNICATIONNELLE VIEILLE DE MATHUSALEM. De ce point de vue, l’ETAT-PASTEF N’APPORTE AUCUNE RUPTURE, quand on sait que tous les régimes précédents ont enfourché le même cheval.
Concrètement, si l’objectif initial est de 300 milliards et que la somme finalement récoltée est de 450 milliards, que fera le gouvernement du surplus de 150 milliards ? Il prend l’argent ou il le retourne ? Qu’il soit donc transparent sur ce point aussi !
Quant à l’abaissement de la note de notre pays par Moody’s, elle tombe à un mauvais moment, car intervenant juste après la tenue du 2ème Forum Invest in Sénégal. Il faut cependant relever que cette décision de l’agence de notation financière américaine a été largement précédée par le lancement du 3ème APE de 2025 (du 18 septembre au le 10 octobre).
Plutôt que de s’en prendre à Moody’s après avoir dit que notre dette et notre déficit budgétaire sont plus élevés qu’annoncés et que notre économie est au « 4ème sous-sol », le gouvernement ferait mieux de travailler à remonter la pente et de changer de fusil d’épaule dans ses rapports avec les institutions financières.
« Nous ne cherchons pas à être « un bon élève du FMI », martèle l’Etat-Pastef. Malheureusement, il est devenu un mauvais élève. Et le « mauvais élève » est tendu par quatre avec son propre bâton. Les 4 gaillards s’appellent : FMI et les 3 grandes agences de notation financière (Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Rating).
Une chose sur laquelle nous sommes tous d’accord : l’Afrique et bien d’autres pays du Sud doivent engager la bataille pour un système de notation financière plus juste. L’Union africaine est déjà dans cette dynamique. Espérons qu’elle réussira là où elle a souvent échoué.
Mamadou Ibra Kane, Demain C’est MaintenantÂ
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Senegal7
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