Le Conseil des ministres a adopté mercredi le projet de loi portant création de l’Office national de lutte contre la corruption.
Quelle est la différence entre ce nouvel organe et l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, #Ofnac ? Aucune, si ce n’est que l’actuel pouvoir est même moins ambitieux que le précédent en faisant sauter « la fraude » du champ de lutte contre la non transparence.
Cette création de l’Office national de lutte contre la corruption a tout l’air d’une manœuvre politicienne pour débarquer l’ancien procureur Serigne Bassirou Guèye de la présidence de l’Ofnac. Une loi de portée personnelle donc, et non de portée générale et impersonnelle, est en gestation au Sénégal.
Au lieu de soigner la fièvre, le président de la République et son gouvernement préfèrent casser le thermomètre. Pas besoin de changer la dénomination de l’Ofnac pour une ou deux réformettes.
Il ne faut pas être surpris de voir le régime adopter prochainement un projet de loi instituant une Cour constitutionnelle en remplacement du Conseil constitutionnel, juste pour pouvoir « effacer » les 7 sages actuels. Le Cc est jugé par des responsables de premier plan de l’Etat-Pastef comme un empêcheur… de « requérir la force armée » contre les magistrats.
Ils n’ont pas digéré non plus la censure de la fameuse loi interprétative de la loi d’amnistie. Cela fait trop pour leur ego !
Le Cdm a par ailleurs avalisé le projet de loi protégeant les lanceurs d’alerte. Une recommandation forte de l’Ofnac alors dirigé par Mme Seynabou Ndiaye Diakhaté dans son rapport 2021. Rendre à César ce qui appartient à César. Toutefois, il ne faudra pas confondre lanceur d’alerte et délateur.
J’applaudis des deux mains le projet de loi sur l’accès à l’information également adopté par le gouvernement.
Mamadou Ibra Kane, Demain C’est Maintenant
Senegal7
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