Le Sénégal explore de nouvelles pistes pour optimiser la contribution de sa diaspora au développement national. Au-delà des transferts d’argent, l’accent est mis sur la valorisation du savoir et de l’expertise des Sénégalais de l’extérieur. L’objectif est de transformer le « brain drain » en « brain gain », c’est-à-dire de faire de la diaspora un levier d’innovation et de croissance.
Selon Dr. Moussa Sarr, Président Directeur Général de Lachine Lab, « l’avenir du Sénégal ne dépendra pas uniquement de la quantité d’argent que nous recevons, mais de notre capacité à mobiliser l’intelligence collective de nos fils et filles, où qu’ils se trouvent. » Il plaide pour la mise en place d’une « infostructure », une architecture numérique et institutionnelle facilitant la circulation du savoir et la collaboration entre les experts de la diaspora et les acteurs locaux. Des plateformes numériques, la reconnaissance des compétences acquises à l’étranger et des mécanismes de financement ciblés sont les piliers de cette infostructure.
L’initiative des « Diaspora Bonds », des obligations d’État permettant aux Sénégalais de l’extérieur d’investir dans des projets nationaux, s’inscrit dans cette stratégie. Comme souligné lors de la passation de service au ministère des Affaires étrangères, le renforcement des liens avec la diaspora est une priorité pour le Sénégal. Cependant, la réussite de cette approche repose sur la confiance. La transparence, la simplification administrative et la lutte contre la corruption sont essentielles pour encourager l’implication des Sénégalais de l’extérieur.
Le Sénégal n’est pas seul dans cette démarche. Plusieurs pays africains, comme le Nigeria, l’Éthiopie et le Kenya, ont déjà lancé des programmes pour attirer leurs expatriés et valoriser leur expertise. Dans un contexte de compétition internationale, la mobilisation de la diaspora devient un enjeu de souveraineté cognitive et un facteur clé du développement économique.
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