L’économie sénégalaise a présenté un visage contrasté en 2024, marquée par le démarrage de l’exploitation des hydrocarbures et une dynamique positive dans les services, mais freinée par les difficultés du secteur agricole. Ces constats émanent de la Revue annuelle conjointe 2025 (RAC-2025) du Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, dont les conclusions ont été récemment validées.
Le secteur extractif a connu une croissance de 187 %, principalement grâce au début de la production pétrolière du champ de Sangomar en juin 2024, qui a généré des recettes de près de 595 milliards de FCFA. Parallèlement, le Sénégal est devenu producteur de gaz naturel en collaboration avec la Mauritanie, avec une extraction de plus de 4,3 millions de Nm³. Ces avancées ont été réalisées malgré un recul dans la production d’or et de phosphates.
Le secteur agricole a été confronté à des conditions climatiques défavorables, notamment une pause pluviométrique en août et des inondations en octobre. Selon des informations du rapport, relayées par Sud Quotidien, la production céréalière a chuté à 2,31 millions de tonnes, ne couvrant que 48 % des besoins nationaux. La filière arachidière s’est également contractée. En revanche, le secteur horticole a progressé de 3 %, soutenu par la production de légumes. L’élevage et la pêche affichent une relance, avec une production de viande couvrant 93 % des besoins et une augmentation de 3,8 % des débarquements de la pêche artisanale.
Le secteur du tourisme a confirmé sa reprise avec 2,1 millions de visiteurs enregistrés en 2024, générant 855 milliards de FCFA de recettes. Sur le plan financier, les crédits à l’économie représentent 33,8 % du PIB, et la masse monétaire a atteint 10 206 milliards de FCFA. Le développement du mobile money témoigne de la transformation numérique des services financiers.
La capacité électrique installée a été portée à 1 903 MW, dont 28,8 % proviennent d’énergies renouvelables. Le taux d’accès à l’électricité a atteint 86 % au niveau national. Dans les transports, l’année a été marquée par le lancement du Bus Rapid Transit (BRT) et la montée en puissance du Train Express Régional (TER), qui a transporté 22,6 millions de passagers.
Des progrès ont été notés dans la santé, avec 97 % des accouchechements assistés par du personnel qualifié. L’accès à l’eau potable est quasi généralisé, atteignant 99 % en zone urbaine et 97,8 % en milieu rural. Sur le plan environnemental, le Parc national du Niokolo-Koba a été retiré de la liste du Patrimoine mondial en péril.
Les recettes publiques ont progressé pour s’établir à 4 005 milliards de FCFA, tandis que le déficit budgétaire s’est contracté à 13,4 %. La confiance des investisseurs s’est également manifestée par la capacité de l’État à mobiliser des ressources, comme l’a illustré le succès d’opérations de financement sur le marché régional. Le retrait du Sénégal de la liste grise du GAFI a par ailleurs souligné les efforts en matière de gouvernance financière.
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