Pape Malick Ndour dit prendre acte de la publication, dans les délais, du rapport d’exécution budgétaire du second trimestre 2025. Dans un post, ce dimanche, il adresse ses félicitations au ministère des Finances mais indique que le document met en évidence de graves manquements qui traduisent l’opacité et l’inefficacité d’un régime incapable d’assurer une gestion publique crédible.

Texte in extenso

Mais au-delà de cette apparente régularité, ce document met en évidence de graves manquements qui traduisent l’opacité et l’inefficacité d’un régime incapable d’assurer une gestion publique crédible.

1. Une méthodologie de rédaction volontairement appauvrie
La rupture méthodologique opérée dans la rédaction du rapport est troublante. La suppression des informations sur les moins-values ou plus-values de recettes prive les citoyens d’un indicateur essentiel pour évaluer la performance du gouvernement en matière de mobilisation des ressources. Cette opacité délibérée ressemble à une stratégie d’évitement, destinée à masquer les contre-performances éventuelles et à empêcher toute évaluation objective de la politique budgétaire.

2. Une transparence sacrifiée au sommet de l’État
La disparition de la ventilation des dépenses par institution (Présidence, Assemblée nationale, Primature et ministères) constitue une régression majeure. Elle empêche désormais de savoir ce que consomment réellement les plus hautes institutions de la République. Or, il s’agit d’une obligation légale et morale pour un gouvernement qui prétend gouverner au nom du peuple. Refuser de publier ces annexes, c’est refuser de rendre des comptes et cultiver le secret autour de l’utilisation de l’argent public par les plus hautes autorités.

3. Des partenaires extérieurs qui tournent le dos (Page 12)
Le constat est brutal : zéro franc mobilisé sur les 45 milliards d’appui budgétaire prévus. Quant aux dons en capital, seuls 19 milliards ont été reçus, sur une prévision de 241,6 milliards. Autrement dit, les partenaires techniques et financiers tournent le dos à ce gouvernement. Cette absence de confiance traduit un isolement inquiétant du Sénégal sur le plan financier, et elle est la conséquence directe de choix économiques incohérents, de promesses non tenues et d’une gouvernance budgétaire qui manque de lisibilité.

4. Une masse salariale incontrôlée (Page 14)
Alors que le gouvernement justifie son inaction par l’absence de marges budgétaires, la masse salariale explose encore, avec une hausse de 22,9 milliards par rapport à la même période de l’année dernière. Comment expliquer cette contradiction flagrante ? Pendant que l’État peine à financer ses investissements, il continue d’alourdir les charges salariales, nourries par le clientélisme. Ce déséquilibre chronique met en péril la soutenabilité des finances publiques.

5. Un blocage de l’investissement public qui hypothèque l’avenir (Page 19)
Après six mois d’exercice, seuls 11,9 milliards ont été dépensés pour l’investissement public, soit moins de 2 milliards par mois. Dans le même temps, l’État consomme 27 milliards chaque mois pour son fonctionnement. Ce contraste illustre une priorité donnée aux dépenses de prestige et de confort du pouvoir, au détriment de l’investissement productif attendu par les Sénégalais. Le blocage est aggravé par la centralisation des validations à la Primature, transformée en goulot d’étranglement. Tant que cette machine restera prisonnière de lenteurs bureaucratiques et de calculs politiques, le pays continuera de perdre un temps précieux pour son développement.

En résumé, ce rapport n’est pas seulement un document budgétaire : c’est le miroir d’un pouvoir qui s’éloigne chaque jour un peu plus des exigences de transparence, de crédibilité et de responsabilité. Il traduit l’échec d’une gouvernance incapable de rassurer ses partenaires, d’investir pour l’avenir et de dire la vérité à son peuple.

Bon dimanche, débat d’idée….

Birama Thior – Senegal7

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