Le Secrétariat Technique du Comité National de Suivi du Contenu Local (ST-CNSCL) a écrit au Président Bassirou Diomaye pour lui demander d’exiger la démission immédiate de ses membres et d’envoyer les corps de contrôle (IGE ou Cour des comptes) pour faire un audit exhaustif du travail effectué jusque-là.

L’intégralité du texte

Objet : Demande de démission des membres du Secrétariat Technique du Comité National de Suivi du Contenu Local (ST-CNSCL)

Monsieur le Président de la République,Vous et votre Premier Ministre, Ousmane Sonko, avait toujours eu à défendre le contenu local car conscient de son impact pour la souveraineté économique.
Ainsi, le 02 avril 2024, le peuple sénégalais vous a confié la mission suprême de garantir la bonne gouvernance, l’équité et la transparence dans la gestion des affaires publiques, particulièrement dans les secteurs stratégiques des hydrocarbures et des mines (art 25-1 constitution). Or, les agissements récents du ST-CNSCL révèlent des carences graves, de nature à compromettre la crédibilité de l’action de l’État et à fragiliser la mise en œuvre effective du contenu local.

1. Des manquements répétés et un déficit de transparence

Récemment et à plusieurs reprises, le ST-CNSCL a été publiquement interpellé sur des questions de conformité liées :
• Aux limites objectives du rapport CNSCL 2023 avec ses innombrables incongruités ;
• Aux sleeping partnerships qui sont un frein à l’effectivité du contenu local chez les PME avec un accaparement des puissances étrangères ;
• Aux recrutements légalement réservés aux Sénégalais, mais toujours occupé par des étrangers ;
• Aux marchés lancés par des opérateurs comme Modec en violation manifeste des principes du contenu local.
• A l’absence d’effectivité du transfert de compétences gage de souveraineté dans un domaine si particulier.

À ces interrogations légitimes, le ST-CNSCL est resté silencieux, incapable d’apporter des clarifications techniques ou de démentir les constats effectués.

2. Une dérive inquiétante et un discrédit institutionnel

Loin d’assumer ses responsabilités d’équité, de non-discrimination et de transparence (art 4 loi 2019-04), le ST-CNSCL a choisi la fuite en avant en adressant un courriel aux entreprises, non pour éclairer l’opinion, mais pour tenter de discréditer le Consortium National des acteurs du Contenu Local (CNACL). Cette manœuvre, maladroite et teintée de mauvaise foi, démontre non seulement une incapacité à défendre ses prérogatives par l’argument technique, mais également une volonté de nuire à une initiative citoyenne légitime, agissant dans le cadre de la liberté d’association dûment garantie par l’article 8 de la Constitution.

L’unique tort du CNACL est d’être une organisation citoyenne et économique qui porte la voix des entreprises locales, relaie les attentes du terrain et catalyse l’union des acteurs. Comment garder le silence dans un contexte de marasme économique ou l’incapacité de certains nous cause un manque à gagner d’au moins 1000 milliards ?

3. Une incompréhension du champ d’application réel du contenu local

En agissant ainsi, le ST-CNSCL semble ignorer que le contenu local dépasse largement les hydrocarbures et les mines. Il est expressément prévu à l’article 32 de la loi n°2021-23 sur les Partenariats Public-Privé ainsi que dans le Code des marchés publics. La gouvernance du contenu local appelle donc une vision élargie, transversale et inclusive, que le ST-CNSCL n’a manifestement pas su développer… en essayant d’en chasser le CNACL qui n’a pas sa « sa reconnaissance administrative ».

Nous ignorions que la constitution a changé entre temps au point que le ST-CNSCL doive donner son onction voire sa reconnaissance à une association évoluant dans le contenu local.

4. Un échec face aux enjeux de souveraineté nationale contenus dans la vision 2050

Au lieu de défendre les intérêts nationaux, le ST-CNSCL continue de laisser prospérer des pratiques contraires à l’esprit même du contenu local :
• Exclusion de personnels sénégalais qualifiés au profit d’étrangers anciens pompiers ou chauffeurs de camions ;
• Incapacité à défendre la participation des PME sénégalaises lors de rencontres internationales de premier plan ;
• Absence d’une politique proactive en faveur du transfert de compétences et de la montée en puissance de champions économiques nationaux.
• Absence de mécanisme de contrôle, de vérification et de sanction des sleeping partnership
C’est d’ailleurs tout le sens de la dernière mission du Secrétariat international de l’ITIE conduite par Mme Christina Berger qui reposait essentiellement sur deux préoccupations :
• La publication des bénéficiaires effectifs (comme pour faire écho au débat sur les sleeping partnerships)
• La mise en œuvre du contenu local qui n’est réussite que dans l’esprit de ceux qui ont envoyé ce pays au 4e sous-sol.

5. Une exigence démocratique et républicaine

Monsieur le Président de la République, le Sénégal ne peut tolérer que des institutions stratégiques deviennent les otages de l’incompétence criarde, de la suffisance intellectuelle et de la panique administrative. Le contenu local est un levier majeur de souveraineté économique, et son pilotage exige aptitude managériale solide, rigueur, transparence mais surtout patriotisme.

En conséquence, et au nom de l’intérêt supérieur de la nation, nous vous demandons solennellement :
• De constater l’échec manifeste du ST-CNSCL dans l’accomplissement de ses missions ;
• De prendre acte de la perte de confiance qu’il suscite auprès d’innombrables citoyens et des acteurs économiques ;
• D’exiger la démission immédiate de ses membres, afin de restaurer la crédibilité et l’efficacité de la gouvernance du contenu local.
• D’envoyer les corps de contrôle (IGE ou Cour des comptes) faire un audit exhaustif du travail effectué jusque-là.

Monsieur le Président, l’histoire retiendra que vous avez fait le choix du peuple, du patriotisme économique et de l’avenir.

Surtout qu’avec un tel niveau de carence managériale, il ne serait pas téméraire de théoriser une démission de fait.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

Fait à Dakar le 11 septembre 2025

Ont signé :

Abdoul Kambane DIEDHIOU Membre fondateur du CNACL
Kader Koma, Membre fondateur du CNACL
Astou Diop, Membre du CNACL
Anta Fall, coordonnatrice des opérations portuaires
Insa Camara, Membre fondateur du CNACL
Aly Sy, Membre du CNACL et représentant d’un collectif de 700 marins
Alioune Camara, Spécialiste communication et stratégie
Mamadou Lamine Sambou, Membre fondateur de Mafia Kacc Kacc
Mariama Dianke Bodian, Manager Général MON AGENT INTERNATIONAL.
Ryma Saleh, Consultant juridique pétrole et Gaz
Mai Awa Diedhiou, Responsable Relations Publiques
Zeynil El Abdine Ndongo, Economiste
Aretouyab Mahmoud Arouna Sow, Team Manager, Sympathisant du CNACL
Nguissaly Diouf, membre du collectif des ex détenus 2021-2024

Senegal7

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