Une crise alimentaire et environnementale menace la sous-région ouest-africaine en raison de l’implantation de 50 usines de production de farine et d’huile de poisson. L’alerte a été donnée par la Coalition sous-régionale contre les usines de farine et d’huile de poisson (CSCUFHP), regroupant des organisations de la société civile de Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie. Soutenues par l’ONG Greenpeace, elles se sont réunies ce vendredi 20 juin à la Maison du Pêcheur de Ouakam pour dénoncer une catastrophe socio-environnementale sans précédent frappant les côtes ouest-africaines.

Dr Aïssatou Cissoko, coordonnatrice régionale de Greenpeace Afrique, a déclaré : « Nous écoutons les communautés, nous les accompagnons, et nous mettrons à leur disposition les moyens techniques et financiers nécessaires pour soutenir leur combat. Greenpeace s’engage à interpeller les autorités des États concernés afin de trouver une solution durable, et permettre aux populations de vivre dignement, sans craindre pour leur santé. »

Pour sa part, M. Mamadou Sarr, porte-parole du jour de la coalition, a lancé un cri d’alarme aux autorités des trois pays concernés : « Plus de 500 000 tonnes de poisson sont détournées chaque année de la consommation humaine dans la sous-région, privant nos populations d’une source vitale de protéines, au profit de l’alimentation animale. »

M. Sarr évoque une triple catastrophe frappant les communautés locales :

Nutrition

Alors que l’insécurité alimentaire persiste, du poisson de haute qualité, essentiel pour l’alimentation, est massivement exporté sous forme de farine et d’huile vers l’Europe et l’Asie.
« C’est une situation moralement inacceptable, quand nos enfants souffrent de malnutrition alors que nos ressources servent à nourrir des animaux à l’étranger. »

Environnement

La surexploitation industrielle accentue l’effondrement des stocks de sardinelles et de bonga, déjà jugés surexploités par la FAO. « Nos écosystèmes marins s’effondrent, nos plages se dégradent, et la biodiversité disparaît à un rythme alarmant. Ces usines polluent l’environnement avec des odeurs nauséabondes, des déchets liquides contaminant sols, nappes phréatiques et eaux côtières. »

Société

La disparition progressive de la pêche artisanale et de la transformation marginalise des communautés entières. « Des milliers de femmes transformatrices se retrouvent aujourd’hui sans emploi. »

En conclusion, la Coalition affirme : « Nous portons la voix de dizaines de milliers de pêcheurs, de femmes transformatrices, de défenseurs de l’environnement et de citoyens déterminés à préserver notre patrimoine et nos moyens de subsistance. Nous ne reculerons pas devant les lobbies industriels. »

La rencontre s’est clôturée par la signature d’une convention entre Greenpeace et plusieurs organisations de la société civile de la Gambie, de la Mauritanie et du Sénégal.

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