Les partisans du régime eux-mêmes en conviennent sans difficulté : le pays va mal. Tous les secteurs se sentent floués par des promesses de changement qui se muent en un statu quo, c’est-à-dire un marasme qui s’aggrave. Et c’est au talent et à l’abnégation déployés pour tirer le pays de ce marasme qu’on reconnaît le véritable homme d’État.
Mais Ousmane Sonko, Premier ministre d’un pays à l’économie en difficulté, fait des escapades dans le domaine réservé du chef de l’État, la politique étrangère. Et il enchaîne les provocations et scandales. D’abord, ce jet privé, qui aurait été mis à disposition par un industriel sénégalais. Qu’est-ce que ce dernier a en contrepartie ? Imagine-t-on les cris d’orfraie de la galaxie pastefienne si Macky Sall avait osé un tel mélange des genres ?
Ensuite, la connivence avec des putschistes et le pied de nez à des présidents élus. Sonko ne rend pas visite à son avocat burkinabè (Me Kam) incarcéré à Ouagadougou, n’évoque pas les opposants enlevés en Guinée, mais trouve malin d’aller saluer Laurent Gbagbo. S’il cherchait à détruire l’image du Sénégal comme il achève son économie, il ne s’y serait pas pris autrement.
Le comble est qu’il « assume pleinement ». Il ne résout rien, il pérore. On croyait avoir affaire à des incompétents. Mais c’est pire encore, ils sont dans les jets ; ils sont hors-sol, inconscients et fiers de l’être.
Par Thierno Alassane Sall
Lire l'article original ici.