Le gouvernement du capitaine Ibrahim Traoré va désormais poursuivre les propagateurs de « contenus malveillants » et de « fausses informations ». © Présidence du Faso
Publié le 8 avril 2025
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Quelques jours après l’arrestation de plusieurs journalistes pour être envoyés sur le front combattre les groupes jihadistes, les autorités du Burkina Faso s’attaquent aux publications sur les réseaux sociaux. Le régime militaire a appelé les Burkinabè à ne pas « commenter ou partager » celles qui font « l’apologie du terrorisme » qui tombent sous le coup du Code pénal.
Dans un communiqué, le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana constate « la diffusion sur les réseaux sociaux de contenus malveillants sous forme d’écrits, de photos ou de vidéos faisant l’apologie du terrorisme et véhiculant de fausses informations ».
Le pays continue d’être la cible d’attaques de groupes armés jihadistes qui visent l’armée, les Volontaires pour la patrie (VDP) et les civils, comme entre Dori et Seytenga début janvier, ou dans la province de la Tapoa fin mars. La population apprend régulièrement l’existence de ces assauts sur les réseaux sociaux.
Une « menace » pour « la paix »
« Il est essentiel de rappeler à chacun l’absolue nécessité de s’abstenir de liker, de commenter dans le but de soutenir ou de partager ces contenus nuisibles à notre vivre ensemble. Ils invitent à la violence et constituent une menace grave pour la construction d’une paix durable et de la cohésion sociale », a insisté Mahamadou Sana.

Dénonçant des posts qui « visent à saper le moral des forces combattantes engagées dans la reconquête du territoire » et « à manipuler l’opinion nationale », le gouvernement n’a pas manqué de rappeler qu’ils tombaient sous le coup de la loi. Certaines publications « font d’ores et déjà l’objet d’enquêtes en vue d’identifier et d’interpeller les auteurs qui subiront la rigueur de la loi », précise son communiqué.
La junte a aussi appelé les citoyens à signaler tout autre contenu du genre sur une plateforme de la brigade contre la cybercriminalité. Au Burkina Faso, l’apologie du terrorisme et la diffusion de fausses informations sont des infractions passibles de peines d’emprisonnement de un à cinq ans. Par crainte de représailles, des médias limitent désormais les commentaires sous des publications sensibles sur les réseaux sociaux qui traitent de la sécurité ou de la gouvernance.
(Avec AFP)
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