Publié le 7 mai 2025
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Alors que le défaitisme semble de mise, au gouvernement français, en ce qui concerne les relations diplomatiques chaotiques entre Paris et Alger, la toute récente intervention des députés français est-elle l’entrebâillement d’une porte de sortie, l’ultime clou dans le cercueil de l’entente franco-algérienne ou un acte de pure politique politicienne nationale ?
« La situation est bloquée », avouait, mardi dernier, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Bayrou, Jean-Noël Barrot. Le même jour, se saisissant moins de la question de l’expulsion d’Algériens sous OQTF (obligation de quitter le territoire français) que de dossiers présentés comme humanitaires, l’Assemblée nationale française adoptait une résolution demandant la « libération immédiate et inconditionnelle » de Boualem Sansal, l’écrivain franco-algérien de 75 ans incarcéré, depuis mi-novembre, dans une prison d’Alger et condamné fin mars à cinq ans de prison.
Dans cet hémicycle à la majorité absolue introuvable, depuis sa dissolution par Emmanuel Macron, 307 élus ont voté « pour » et seulement 28 « contre ».
« Surenchère médiatique et politique »
À l’approche du vote, ce sont les extrêmes de cette assemblée morcelée qui faisaient la fine bouche, les uns considérant la formulation du texte trop vindicative et les autres pas assez. Pour l’alliance entre le Rassemblement national et les ex-Républicains ciottistes, proches de la ligne intransigeante du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, le texte des députés devait évoquer la suspension de l’octroi de visas ou de financements à l’Algérie. Les amendements de la droite radicale ne seront pas validés. Les groupes parlementaires concernés voteront tout de même le texte.
C’est donc de la partie gauche de l’échiquier politique que sont venus les abstentions et les votes négatifs. Les députés communistes se sont majoritairement abstenus et les insoumis mélenchonistes ont voté contre. Pour La France insoumise, toujours tentée de se distinguer, le caractère offensif du document risque de crisper les positions, toute chose contraire à la bienveillance souhaitée à l’égard de l’écrivain : « Ce texte utilise Boualem Sansal pour régler des comptes avec l’Algérie. » L’élu insoumis Éric Coquerel dénonce, lui, une « surenchère médiatique et politique ».

Au-delà du cas du septuagénaire dont la santé serait fragile, ce texte largement adopté par l’Assemblée nationale française appelle au respect des « engagements internationaux en matière de droits humains ». Le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, nie tout « acte de défiance » et tout « geste de provocation ». La rapporteure du texte, Constance Le Grip, présente davantage la résolution comme un témoignage de « l’engagement de la France et de sa représentation nationale » et « un appel à l’humanité ».
Utile ou stérile ? La résolution des députés, en tout cas, n’a aucune valeur contraignante…
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