Ils se sont octroyés 9,5 milliards de francs CFA supplémentaires pour faire fonctionner la Présidence, la Primature et l’Assemblée nationale mais n’ont accordé que 2,64 milliards à l’investissement public exécuté par l’État au premier trimestre 2025.

Ce régime n’a pas redressé les priorités. Il les a renversées.

La Présidence bénéficie de +1 104 462 037 FCFA, la Primature de +6 100 333 345 FCFA, l’Assemblée nationale de +2 339 204 667 FCFA. Trois institutions contrôlées directement par le pouvoir politique, qui concentrent à elles seules les hausses les plus substantielles dans le projet de Loi de Finances Rectificative 2025, révélé en partie par la presse.

Dans le même temps, l’investissement public, ce moteur du développement, est laissé à l’abandon. 2,64 milliards exécutés sur plus de 308 milliards prévus, soit moins de 1 %. Sur l’ensemble des dépenses en capital, 13,99 % seulement ont été réalisées à fin mars 2025.

Ce contraste ne relève pas d’un hasard ni d’un problème technique. Il traduit une politique budgétaire assumée qui celle de renforcer l’appareil d’État, étendre son périmètre, soigner ses sommets et laisser les chantiers économiques et sociaux au second plan.

La preuve en est que la masse salariale à elle seule a absorbé 357,07 milliards FCFA dès le premier trimestre. L’État s’est donné les moyens de se payer, mais pas de transformer. Il a fait le choix de l’entretien de sa propre structure plutôt que de la relance des secteurs vitaux.

Quand l’État investit, il crée de l’activité, génère de l’emploi, rénove les écoles, répare les routes, renforce les structures de santé, stimule les PME. Il prépare l’avenir.

Quand il ne le fait pas, tout s’enlise. Les entreprises attendent, les chantiers se figent, les jeunes se découragent, les besoins s’accumulent.

Et parallèlement, le haut de la pyramide budgétaire se porte à merveille. Ce gouvernement a préféré renforcer son propre fonctionnement au lieu de soutenir la dynamique nationale.

Ils avaient promis de changer le logiciel. Ils se contentent de changer les bénéficiaires.

Les 9,5 milliards supplémentaires auraient pu financer une relance ciblée de la commande publique, soutenir les coopératives agricoles, les entreprises privés, couvrir les dettes fournisseurs de l’État…

C’est une question de volonté.
Une volonté manifestement absente ou peut-être remplacée par une moquerie bien organisée.

Thierno Bocoum
Président AGIR-LES LEADERS

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