Les récentes tensions qui agitent le Pastef préoccupent observateurs et analystes. Pour Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, ces dissensions internes pourraient avoir des conséquences politiques lourdes si elles ne sont pas rapidement maîtrisées.
« Les responsables doivent impérativement remettre de l’ordre au sein du parti. On ne peut pas gouverner efficacement dans un contexte où les polémiques internes prennent le dessus », alerte-t-il.
L’universitaire souligne que la démocratie interne n’exclut pas les débats contradictoires, mais qu’ils doivent être encadrés. « Il est tout à fait naturel qu’un parti vivant connaisse des débats. Mais lorsque ces prises de position renforcent davantage les clivages, on s’expose à un éclatement nuisible », avertit-il.
Selon lui, le moment n’est pas à la division, mais à la mobilisation. « La discipline de parti devrait primer. Il faut restaurer un climat serein où chacun se met au travail. Ceux qui s’expriment ne doivent pas le faire pour entretenir la confusion, mais pour avancer collectivement », insiste-t-il.
Moussa Diaw met également en garde contre l’impact de ces tensions sur l’opinion publique. « La population est très sensible à ce qui se passe. Elle attend des résultats concrets, surtout dans le contexte de crise économique actuelle. Ce n’est pas le moment de marquer des divergences internes », juge-t-il.
Pour l’enseignant-chercheur, la priorité devrait être donnée à l’action. « Les Sénégalais attendent des mesures fortes en matière de justice sociale, d’équité territoriale et de redressement économique. C’est à cela que le pouvoir doit s’atteler, au lieu de se perdre dans des querelles intestines », ajoute t-il.
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