• Damien Glez


    Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Publié le 30 avril 2025

Lecture : 2 minutes.

Une première litote consiste à dire que le premier mandat de Donald Trump s’est désintéressé d’une Afrique que le 45e président des États-Unis a notamment déléguée diplomatiquement à son épouse Melania. Un désintérêt parfois pimenté de mépris, voire d’injures. Manifestement désinhibé, pour plusieurs raisons, le successeur de son successeur – c’est-à-dire lui-même – se révèle plus offensif, depuis 100 jours. Après avoir effectué des coupes plus que sombres dans les dépenses de l’agence américaine d’aide au développement international, Usaid, ou dans le fonds « Millennium challenge account » (MCC), l’administration américaine aurait le réseau des ambassades dans le collimateur.

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Si le secrétaire d’État Marco Rubio met en garde contre les « fake news » relatives à la corpulence future de son réseau diplomatique, il a bien défendu, récemment, une proposition de suppressions de postes et d’économies au sein de son ministère, conformément à l’esprit de tronçonneuse d’Elon Musk. Alors que la Maison-Blanche déplore de la « gabegie », de la « fraude » et des « abus », au sein du département d’État – selon des indiscrétions du New York Times -, les dépenses pourraient diminuer dans le réseau diplomatique, parfois via la fermeture d’ambassades ou de consulats, majoritairement en Afrique. Peut-être une trentaine de représentations américaines au total.


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Des pays déjà dans le collimateur

Selon des projections de la presse, le Lesotho, l’Érythrée, la République centrafricaine, le Congo, la Gambie ou le Soudan du Sud figureraient sur la liste des ambassades à fermer. Des consulats seraient sur la sellette, à Douala, au Cameroun, et à Durban, en Afrique du Sud…

Une Afrique du Sud que son influence politique, à l’échelle internationale, met sans doute à l’abri d’une fermeture de toute ambassade américaine, mais dont les dirigeants actuels sont très critiqués par Washington, en raison d’une gestion foncière présentée comme discriminatoire à l’égard de la minorité blanche ou pour ses positions à l’égard d’Israël. Après l’expulsion, en mars, de l’ambassadeur sud-africain Ebrahim Rasool, Donald Trump a proposé, au Sénat américain, la nomination de Leo Brent Bozell III comme ambassadeur à Pretoria.

Appel d’air diplomatique

Selon un document de l’administration américaine qui a « fuité », une « réorganisation structurelle complète » de la diplomatie devrait être confirmée d’ici le mois d’octobre. En dehors de l’Afrique du Sud, la nouvelle équipe Trump n’a nommé des ambassadeurs, sur le continent, qu’au Maroc et en Tunisie. Dans certaines ambassades américaines en Afrique, subsistent des postes vacants ou des diplomates nommés par intérim dont le sort ne semble pas préoccuper Washington. Les mastodontes nigérian, kenyan, égyptien ou éthiopien seraient concernés par des statuts « entre-deux ».

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C’est la disponibilité de certains métaux qui pourrait susciter un intérêt de Donald Trump pour l’Afrique, notamment en République démocratique du Congo et au Nigeria. Il reste également à savoir si son administration sera consciente de la nouvelle brèche qu’ouvrirait une moindre représentation américaine sur le continent pour des pays comme la Russie, les États du Golfe, la Turquie ou – obsession première de Trump – la Chine.


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