Le Sénégal veut réinventer son avenir urbain. C’est le message fort livré par Ahmadou Al Aminou Lo, ministre auprès du président de la République chargé du suivi, du pilotage et de l’évaluation de l’agenda national de transformation ”Sénégal 2050”, à l’occasion de la première Journée des Pôles Urbains organisée ce jeudi au Centre international de Conférences Abdou Diouf (CICAD). Une tribune stratégique pour tracer les contours d’une vision ambitieuse à l’horizon 2050, avec en ligne de mire : faire de Diamniadio et du Lac Rose des leviers structurants du développement national.
« L’aménagement urbain doit être un levier stratégique pour la transformation du pays », a martelé le ministre dans un discours où se sont mêlées lucidité, urgence et perspective. Pour lui, les pôles urbains ne peuvent plus être pensés uniquement comme des projets immobiliers : ce sont des espaces de croissance inclusive, appelés à porter la compétitivité territoriale et l’équité entre régions.
Dans ce chantier titanesque, la planification ne peut se faire à l’aveugle. Ahmadou Al Aminou Lo plaide pour « des indicateurs mesurables pour évaluer l’impact socio-économique de chaque pôle », affirmant que la réussite de cette politique dépendra de la rigueur dans l’exécution et la cohérence des choix territoriaux.
Vers une déconcentration de Dakar
Dakar, asphyxiée par une croissance urbaine non maîtrisée, est au cœur des préoccupations. Le ministre appelle à « désengorger la capitale en développant des pôles régionaux comme Thiès, Saint-Louis ou la Casamance ». Une stratégie qui s’inscrit dans une vision décentralisée de l’économie, appuyée par la « territorialisation des politiques économiques ».
Mais il ne suffit pas de construire. Il faut connecter, digitaliser, et protéger. Le ministre a insisté sur l’importance d’une connectivité physique et numérique renforcée, d’une gestion durable du littoral, et de la prise en compte des enjeux climatiques, notamment dans les zones côtières fortement menacées.
Le triptyque État-privé-collectivités en synergie
L’autre clé de la transformation ? Le partenariat gagnant-gagnant. « Chaque territoire doit devenir un pôle de valeur, de résilience et d’opportunités », a-t-il lancé, en appelant à une implication forte du secteur privé et des collectivités locales dans la co-construction des projets.
À travers ce discours, c’est une vision de souveraineté urbaine qui se dessine, où l’État fixe le cap, mais laisse une large place à l’innovation, à la gouvernance partagée et à l’intelligence des territoires.
Avec cette Journée des Pôles Urbains, le gouvernement confirme que l’aménagement du territoire n’est plus une simple affaire d’urbanisme, mais un instrument politique majeur pour refonder le contrat social et économique sénégalais.
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