Après sa sortie, au sujet de certains privilèges accordés au député, qui avait provoqué une vive polémique dans son camp Guy Marius Sagna s’est encore prononcé. Il soutient que ses positions n’ont pas toujours été bien accueillies par ses camarades. Nous vous proposons l’intégralité de son texte :
Cela fait bientôt trois ans qu’à l’interne de la fraction parlementaire de mon parti Pastef je me bats contre certaines pratiques comme le « Sukëru koor ». Notez bien : trois ans. Bientôt trois ans cela veut donc dire depuis le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi. J’ai défendu à l’époque l’idée selon laquelle nous ne pouvions pas aller à une élections présidentielle que nous voulions gagner en adoptant certaines des pratiques parasitaires des anciens régimes. Cela ne pourrait pas convaincre les populations que nous allions opérer la rupture car incapables de le faire moins de deux ans de l’élection présidentielle de 2024.
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‎J’ai toujours été minorisé sur la question du « Sukëru koor ». « Que celui qui veut prenne et que celui qui ne veut pas ne prenne pas » me répondait-on. J’ai toujours poursuivi la lutte à l’interne contre certaines pratiques comme le « sukëru koor » car j’estimais et continue d’estimer que ces genres de pratiques ont fait que les citoyens ont détesté l’Assemblée nationale et les différentes majorités parlementaires qui se sont succédées au Sénégal.
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‎J’ai même demandé l’organisation de discussions internes au groupe parlementaire pour élaborer ensemble la tactique parlementaire ou politique parlementaire de notre groupe parlementaire pour aborder plusieurs points dont celui des avantages et privilèges que je considère comme indus. De fait, tout a été fait pour empêcher des discussions internes sur cela.
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‎En mars 2025, une dizaine de jours après le début du mois de Ramadan, l’information tombe dans le groupe parlementaire: « passez récupérer une enveloppe pour un appui ». Ce n’est pas parce que le « sukëru koor » est baptisé pudiquement « appui » que la réalité change. Oui, 100.000 FCFA de « sukëru koor » ont été mis à la disposition des députés de mon groupe parlementaire. Je ne parle ni de dattes, ni d’avance Korité ni d’avance Tabaski mais de « sukëru koor » baptisé pudiquement pour tromper la vigilance « appui ». Qui a pris et qui n’a pas pris n’est pas mon propos ni le plus important.
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‎Ce sont des pratiques qui peuvent compromettre nos objectifs de mobilisation du peuple sénégalais autour de la bataille pour la sortie du sous-développement.
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‎Le vrai débat est celui-ci : au Sénégal l’entretien d’une clientèle politique est une vieille tradition politique de la classe politique avec comme stratégie la redistribution. Certains d’entre nous pensent et théorisent qu’ils ont besoin de ce « sukëru koor » pour en faire 10 enveloppes de 10.000 FCFA par exemple pour donner à leur clientèle politique. Si je m’y oppose c’est juste que je ne veux pas que cela soit répercuté et donc porté par les deniers publics. certains ont détourné de l’argent ou créé des « sukëru koor » pour cela. Moi je veux que notre parti, notre Projet, notre gouvernement, notre groupe parlementaire…et ceux qui les animent soient et restes crédibles pour que les populations soient mobilisées plus facilement dans la lutte pour la sortie du néocolonialisme, du sous-développement…
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‎Quelques bonnes nouvelles.
‎1- Une bataille de gagnée : je suis sûr qu’en 2026 on ne parlera plus de « sukëru koor » ou d’appui.
‎2-je suis heureux d’etre membre de Pastef ce parti qui impose les débats et pousse même l’opposition à chercher à surfer sur la vague.
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‎Plus que d’imposer les thématiques en débat au Sénégal, battons-nous ensemble patriotes à imposer les nouveaux types de pratiques politiques au Sénégal.
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‎Biensur, j’ai fait exprès de parler ici pour des soucis pédagogiques de « sukëru koor » mais en fait il s’agit ici de toutes ces pratiques rétrogrades budgetivores que nous avons trouvées ici. Certaines ont été enlevées. Il en reste encore d’autres.
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‎Ensemble nous allons réussir.
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