Dans une publication sur sa page Facebook visitée par Senego, le député Guy Marius Sagna a pris position sur la question des interdictions de sortie du territoire, en lien avec l’affaire de l’ancien ministre Mansour Faye. S’il soutient la nécessité d’empêcher certains anciens gestionnaires publics de quitter le pays, il appelle à ce que ces mesures soient prises dans le respect strict des lois en vigueur.
« Tous ceux qui ont géré l’argent des Sénégalais et dont la gestion fait l’objet d’une enquête doivent être interdits de sortie du territoire sénégalais, surtout dans un contexte où certains ont déjà pris la fuite », estime-t-il. Toutefois, l’élu de la nation souligne que cette mesure, aussi justifiée soit-elle, doit être encadrée par la loi, notamment à travers une notification officielle adressée à la personne concernée.
Le cas Mansour Faye, ancien ministre et beau-frère de l’ex-président Macky Sall, illustre bien cette problématique. Interdit de quitter le territoire sénégalais, Mansour Faye a saisi la justice, qui a finalement ordonné au gouvernement de lui notifier formellement cette interdiction. Une décision que l’exécutif se doit de respecter, selon Guy Marius Sagna. « Si le gouvernement ne respecte pas cette décision, alors il tombe dans l’arbitraire », a-t-il averti.
Pour appuyer sa position, le député cite la jurisprudence constante de la Cour de Justice de la CEDEAO, qui rappelle que toute restriction à la liberté de circulation doit avoir une base légale. « Sa méconnaissance constitue une violation du droit à la liberté d’aller et venir », insiste-t-il.
Selon lui, le respect des droits ne saurait être à géométrie variable : « Le propre des droits, c’est d’être appliqués scrupuleusement, même pour ceux qui les auraient violés allègrement ou sans scrupule ».
Guy Marius Sagna conclut en dénonçant ce qu’il appelle un « gaspillage de l’énergie gouvernementale », reprenant une expression de l’économiste autrichien Joseph Schumpeter, pour décrire l’inefficacité générée par une mauvaise gestion administrative et juridique de ces situations sensibles.
Lire l’article original ici.