Alors que le rassemblement organisé par des membres de la communauté mouride à la Place de la République a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux et dans certains cercles religieux, la prise de position de Sheikh Mahammad Mehdizade, Directeur Européen du Conseil Mondial des Imams, vient raviver le débat. Dans une déclaration publique, l’imam s’est dit profondément préoccupé par ce qu’il qualifie de « prières-spectacles » et d’« instrumentalisation de la foi ».

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Le rassemblement, présenté par ses initiateurs comme un moment de prière collective pour promouvoir la paix, la tolérance, le pardon et le vivre-ensemble selon les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, a été vu par certains comme un message spirituel fort. Mais pour l’imam Mehdizade, cet acte pose un sérieux problème de fond.

« Ce n’est plus de la foi, c’est de la mise en scène — parfois même une provocation », déclare-t-il, rappelant que la prière en islam est un acte sacré, intime et profondément spirituel, qui ne doit pas être détourné de sa fonction première.

L’imam fustige une utilisation de l’espace public « non encadrée, sans autorisation, et sans raison justifiée », estimant que ce type d’initiative brouille les lignes entre foi et provocation. Il déplore également le fait que de tels rassemblements alimentent les préjugés et renforcent les amalgames autour de la présence musulmane en France : « Ce type de comportement dessert l’islam bien plus qu’il ne le sert. Il alimente les peurs, renforce les amalgames, et donne du crédit à ceux qui prétendent que les musulmans ne respectent ni les lois, ni les espaces communs, ni les valeurs de la République», a-t-il posté sur son compte X visité par Senego.

Sheikh Mehdizade insiste également sur le respect du cadre républicain et du vivre-ensemble, appelant les croyants à s’inspirer du Prophète Mohammed (PSL) et de l’imam Ali dans leur humilité et leur discrétion. Il appelle à une foi « mesurée, sage, et respectueuse » des autres et des règles de la société :

« Nos modèles ne sont pas ceux qui défient les lois pour faire du bruit, mais ceux qui apaisent les cœurs et donnent de la noblesse à la religion par leur comportement. »

Enfin, le religieux conclut par un appel à la responsabilité individuelle et collective des musulmans dans un contexte de crispation identitaire croissante : « La force du musulman n’est pas dans la confrontation, mais dans la sagesse, dans la patience, dans le bon comportement. »



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