Le rapport d’exécution budgétaire du deuxième trimestre 2025 met en lumière une réalité préoccupante.
Les partenaires techniques et financiers se retirent puisque les dons budgétaires ne représentent que 19,3 milliards, soit à peine 8% des prévisions.
Dans le même temps, l’État s’endette massivement sur les marchés financiers à des conditions coûteuses, mobilisant 1 677 milliards, soit 74,6% des ressources de trésorerie.
La croissance de 12,1% affichée au premier trimestre repose quasi exclusivement sur le pétrole et le gaz, tandis que l’économie hors hydrocarbures plafonne à 3,1%.
Cette dépendance aux hydrocarbures fragilise l’économie réelle et accentue la vulnérabilité aux chocs externes.
Dans le même temps, l’investissement public, moteur attendu de la relance est quasiment à l’arrêt. Seuls 581,9 milliards ont été exécutés, soit 30% des prévisions, dont seulement 11,9 milliards directement investis par l’État, soit 8% de son objectif.
Les conséquences sont lourdes. Le pays perd en souveraineté budgétaire, dépend d’une croissance fragile et vulnérable, voit ses marges de manœuvre réduites par l’arrêt des investissements productifs et supporte un poids croissant de la dette, avec déjà 501,1 milliards d’intérêts payés en six mois.
Ce rapport n’est pas celui d’une relance mais celui d’un budget de survie. Derrière l’affichage de la croissance, il révèle une économie déséquilibrée, tenue par les hydrocarbures, minée par l’endettement et privée des investissements qui conditionnent son avenir.
Thierno Bocoum
Président AGIR- Les Leaders
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