« Ousmane Sonko, président du PASTEF, a gagné face à Diomaye, président de la République », (Par Ameth DIALLO)

C’est une évidence que tout le monde voit, et il n’y a aucun doute dessus.

Ousmane Sonko a obtenu exactement ce qu’il voulait en mettant la pression sur le président Diomaye lors de sa sortie pour la mise en place du Conseil national de PASTEF. Souvenons-nous de ses déclarations : il avait affirmé que le pays n’avait qu’un seul problème, un problème d’autorité. Et il avait lancé : « Qu’on me laisse gouverner. »

Aujourd’hui, Ousmane Sonko, président du PASTEF, a repris tous les leviers du pouvoir. Face à cette pression, renforcée par les militants les plus zélés, le président a cédé et lui a laissé le champ libre. Il suffit de regarder l’ordre protocolaire du gouvernement pour s’en convaincre :

La Justice est désormais placée au tout premier rang, juste après la Primature, confiée à Yassine Fall, vice-présidente du PASTEF.

L’Énergie, le Pétrole et les Mines, secteur vital pour les ressources stratégiques du pays, reste entre les mains de Birame Soulèye Diop, autre vice-président du PASTEF.

L’Intérieur, clé du dispositif électoral et sécuritaire, revient à Mouhamadou Bamba Cissé, avocat personnel issu de son premier cercle de confiance.

À cela s’ajoute la montée en puissance d’autres cadres du parti, comme Daouda Ngom, responsable national du MONCAP devenu ministre de l’Enseignement supérieur. Avec lui et d’autres ministres comme Yancoba Diémè, Ibrahima Sy, Maïmouna Dièye, le PASTEF consolide son emprise sur l’appareil d’État. C’est exactement ce que Sonko avait réclamé : que les affaires de l’État soient discutées et tranchées au sein du parti qui gouverne.

Et ce n’est pas tout. Sonko détient aussi l’Assemblée nationale. Avec 130 députés PASTEF et un Président de l’Assemblée nationale entièrement soumis, le pouvoir législatif est totalement aligné sur lui. Cela signifie qu’il peut faire voter, modifier ou supprimer n’importe quelle loi. Aucun contre-pouvoir parlementaire ne subsiste.

À travers le gouvernement et l’Assemblée nationale, tout est clair : le président du PASTEF concentre désormais l’autorité sur la justice, la sécurité, l’économie, les ressources stratégiques et la production des lois. Il détient tous les leviers pour gouverner sans entrave. Le président lui a cédé l’autorité et le pouvoir de gouverner comme il le réclamait. On lui a même accordé des fonds politiques taillés sur mesure et l’utilisation de l’avion présidentiel ou d’un jet privé – privilèges jamais concédés à un Premier ministre sous la République. Tout est pensé pour que le président du PASTEF tienne d’une main ferme les piliers de l’État.

Qu’il ne revienne donc pas, dans quelques mois, pleurnicher qu’on ne l’a pas laissé faire, qu’on lui a mis des bâtons dans les roues.

L’histoire retiendra que, sans être le président de la République légal, il s’arrange pour avoir tous les pouvoirs et qu’il devra en assumer la pleine responsabilité devant le peuple. Désormais, plus personne ne peut lui trouver des excuses ni l’épargner.

Mais une question demeure : puisque la pression a marché une fois, s’arrêtera-t-il là ? Peut-être que la prochaine fois, face aux insuffisances de résultats sur le plan économique ou même sur celui de la justice, il ne réclamera rien de moins que la démission du président lui-même… qui devrait alors lui céder le pouvoir sans attendre 2029 ?

Le président de la République, garant de la Constitution, n’a qu’à faire attention avant de tomber sous le coup d’une haute trahison en cédant la République sans passer par un processus démocratique. Il ne peut pas profiter des avantages d’un chef d’État sans en assumer la plénitude de la fonction.

Dix-sept mois de perdus.

Vous pouvez jouer et organiser vos rapports de force à l’intérieur de votre parti, cela vous regarde. Mais lorsqu’il s’agit des affaires de la République, c’est une autre chose. Le peuple vous a confié le pouvoir non pas pour vos querelles internes, mais pour respecter les promesses qui vous ont valu ce pouvoir. Et de ce point de vue, nous serons intraitables : nous exigerons, sans relâche, le respect de la volonté populaire. Nous revendiquons un contrôle total, permanent et en temps réel sur chacun de vos actes, car ce n’est pas à votre parti que vous devez rendre des comptes, mais au peuple souverain.

Ameth DIALLO

Coordinateur national de Gox Yu Bees

Senegal7

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