Publié le 26 avril 2025
Modifié le 27 avr. 2025 à 21h12
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Le pape qui vient de s’éteindre à l’âge de 88 ans avait un rapport « ambigu » avec l’Afrique, qui compte 260 millions de fidèles catholiques, observe François Soudan, directeur de la rédaction de jeune Afrique, dans La Semaine de JA de ce samedi 26 avril, sur RFI. Une relation faite d’attirance, de fascination mais aussi d’« une certaine méfiance, une prudence face à un univers culturel très loin du sien ». « Sur les 47 voyages qu’il a effectués hors d’Italie pendant ses douze années de pontificat, seuls cinq ont eu lieu sur le continent africain, dont trois en Afrique subsaharienne, ce qui est tout de même relativement peu », note le directeur de la rédaction.
Sur les 17 cardinaux africains qu’il a créés, seule « une petite poignée figure sur le riche organigramme de la curie romaine. Comme si, finalement, ce pape jésuite avait eu quelque peine à appréhender la singularité de l’Église catholique africaine, à la fois conservatrice sur le plan des mœurs, des valeurs et du dogme, mais progressiste sur le plan de la justice sociale ».
Improbable pape africain
Alors que la question de la succession du pape est sur toutes les lèvres, aucun prélat africain ne figure dans la liste des favoris. Trois cardinaux sont cependant régulièrement cités dans la « short list » des « papabili ».

Le cardinal ghanéen Peter Turkson a été « l’un des piliers de l’agenda social, environnemental, migratoire de François ». « Très critique sur les dérives de l’économie libérale, un spécialiste de la finance éthique, il est sans doute le numéro un des outsiders africains », juge François Soudan.
Autre nom qui ressort, celui du Congolais Fridolin Ambongo, figure de l’engagement citoyen de l’Église, qui « incarne aussi, à la tête de l’Église catholique la plus puissante du continent, une force de résistance face à la déferlante des églises évangéliques du réveil. »
Enfin, le Guinéen Robert Sarah se retrouve au cœur d’une campagne de promotion médiatique intense. « C’est le candidat du vice-président américain J.D. Vance, de Vincent Bolloré et de la galaxie intégriste », souligne François Soudan. Traditionaliste assumé, ses positions très clivantes – « il lui est même arrivé de comparer l’homosexualité au nazisme et de faire sienne la théorie complotiste d’extrême droite du grand remplacement » -, rendent son élection plus qu’improbable.
La Semaine de JA est à retrouver chaque samedi sur RFI, et en intégralité sur le site de Jeune Afrique.
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