Les lauréats de la 11e édition des Istanbul Photo Awards, un concours organisé par l’agence Anadolu, ont été dévoilés. Vingt-neuf photographes ont été récompensés dans dix catégories, choisis parmi environ 22 000 candidatures internationales. Les travaux primés mettent en lumière des récits de déplacement en Géorgie et de résistance en Afghanistan.

Marylise Vigneau a obtenu le deuxième prix dans la catégorie Portrait Unique pour son cliché de Dzabuli Bendeliani. Cette dernière a fui la région d’Abkhazie en Géorgie durant la guerre de 1992. Selon les informations rapportées par Anadolu, la photographe a expliqué que son image symbolise « la souffrance des personnes déplacées par les guerres impérialistes et les jeux de pouvoir ». Le portrait a été réalisé dans les couloirs de Tskaltubo, une ancienne ville thermale de l’ère soviétique où vit son sujet depuis trois décennies. « Cette poupée reste le seul souvenir qu’elle possède de sa vie d’avant », a précisé Vigneau, évoquant un objet que la fille de Dzabuli avait laissé tomber durant leur fuite.

La photographe a également partagé sa vision du métier, soulignant que « les photographes documentaires protègent et préservent la mémoire, extrayant des vérités cachées et les révélant ». Elle a mis en garde contre l’intelligence artificielle, qu’elle qualifie d’« antithèse du photojournalisme », car, selon elle, « l’IA possède la censure mais pas l’éthique ».

Dans la catégorie Story Daily Life, Valentina Sinis a remporté le premier prix pour sa série intitulée « Si les femmes afghanes révélaient leurs histoires ». Ce projet documente la vie des femmes sous le régime taliban. « La préparation a commencé bien avant de mettre les pieds en Afghanistan, avec une planification minutieuse pour assurer la sécurité des femmes et la mienne », a-t-elle indiqué à Anadolu. Elle a rencontré plus de 50 femmes et jeunes filles, expliquant que « chaque photographie n’est pas simplement une image mais un acte de défi contre l’invisibilité imposée ».

Valentina Sinis a insisté sur le rôle de la photographie pour témoigner des réalités sur le terrain. « Dans un contexte où l’expression personnelle est étouffée, chaque photographie devient un acte de résistance, un cri silencieux qui défie l’oubli et exige attention », a-t-elle affirmé. Évoquant la situation à Gaza, elle a ajouté que les images de la destruction et du désespoir « sont des témoignages viscéraux des atrocités en cours ». Pour elle, remporter ce prix permet d’« amplifier les voix [des femmes afghanes] sur une plateforme mondiale ». Le concours est soutenu par Turkcell, l’Agence turque de coopération et de coordination (TIKA) et Turkish Airlines.

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