Arrêté mercredi en même temps que Babacar Fall, Directeur de la Rédaction de la RFM, et le technicien Abdou Thiam, le journaliste Cheikh Tidiane Diagne est revenu sur les circonstances de leur interpellation. L’incident est survenu à la suite de la diffusion d’un entretien avec le journaliste et homme d’affaires Madiambal Diagne sur la Radio Futurs Médias.
Selon son récit, tout a commencé dans les locaux de la RFM. « Personnellement, je viens de vivre une expérience que je n’avais jamais connue. Je n’ai jamais mis les pieds dans un commissariat de ma vie. Je me contentais de faire mon travail, et sans doute cela m’avait toujours protégé », raconte Cheikh Tidiane Diagne.
Le journaliste décrit une scène tendue : « En montant les escaliers, j’ai aperçu une fourgonnette de la police sur le parking. Dans les locaux, des agents en civil frappaient à la porte de Babacar Fall. Assane Gueye, en bon leader, a tenté d’apaiser la situation pour que tout se passe dans les règles. »
Après quelques échanges, Babacar Fall finit par ouvrir son bureau. « Il a été menotté. Pour la question des menottes, quand on est en état d’arrestation, on te les met, d’après eux. Et c’est à ce moment que Babacar a lancé “filme”, s’adressant à Aliou Ba. Le policier l’a réprimandé, mais le technicien Abdou Thiam, qui était derrière, a filmé la scène. »
Cheikh Tidiane Diagne explique alors avoir tenté de calmer la situation. « Le policier a interpellé Abdou, et je suis intervenu pour apaiser les choses. Mais on m’a accusé à tort d’avoir filmé aussi. Finalement, Babacar, Abdou et moi avons tous été embarqués dans la fourgonnette. En route, on a même échangé quelques mots, dans un climat détendu. »
Une fois à la Police centrale, l’accueil a été, selon lui, « courtois ». « Un des chefs nous a parlé correctement. Mais un autre agent, qui n’avait pas assisté aux faits, a voulu envenimer la situation. Malgré cela, nous sommes restés calmes. Ils ont vérifié et constaté que je n’avais rien filmé, alors ils m’ont libéré. »
Concernant le technicien Abdou Thiam, il précise : « Ils ont trouvé des vidéos dans son téléphone qui retraçaient les faits, c’est pourquoi il a été retenu (Ndlr : relaxé mais introuvable selon la Rfm). Mais dans l’ensemble, nous avons été bien traités. »
Libéré, Cheikh Tidiane Diagne garde de cette mésaventure une expérience inédite : « Je témoigne simplement de ce que j’ai vu de mes yeux. C’est une page singulière de ma vie de journaliste. »
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